VIDEO – Comment Durisotti transforme les Alpine A110 de la gendarmerie

Le carrossier Durisotti a pris possession des vingt-six Alpine A110 qui équiperont des brigades rapides d’intervention de la gendarmerie. Les voitures sont actuellement transformées à l’abri des regards indiscrets dans un des ateliers de l’usine, à Sallaumines, près de Lens. Voici quelques-uns des secrets de cette mission pas comme les autres.

C’est dans une cave secrète que Bruce Wayne prend possession de sa Batmobile pour devenir Batman, un superhéros traquant le mal. C’est à peu près la même chose chez Durisotti. Sur son site de l’ex-Fosse 13 à Sallaumines, occupé depuis 1956, le carrossier a dédié un atelier sécurisé à la transformation d’Alpine A110 qui aideront les gendarmes à accomplir certaines missions.

C’est maintenant concret, plusieurs mois après l’annonce du ministère de l’Intérieur. Durisotti, à qui le groupe Renault a confié les aménagements des A110, est en train de modifier les voitures. Deux, arrivées en novembre, sont aujourd’hui terminées. Vingt-quatre autres, livrées depuis l’usine Alpine de Dieppe, sont en cours de préparation et seront confiées aux brigades courant mars.

Le marché prévoit 26 commandes. C’est une goutte d’eau parmi les 20 000 transformations annuelles opérées chez Durisotti sur des véhicules du ministère de l’Intérieur, ou des privés pour du transport de personnes et des aménagements d’utilitaires. « C’est une fierté pour toute l’entreprise. Et l’histoire continue », reconnaît Philippe Roux, le directeur commercial de Durisotti. Le carrossier a, par le passé, préparé pour la gendarmerie les Peugeot 306 S16. Puis s’est occupé des Renault Mégane RS, aujourd’hui remplacées par des Alpine A110.

« En tout, une vingtaine de personnes ont travaillé sur ce dossier », estime Philippe Roux. Grégory Lohez, le chef de projet, a chiffré la proposition de Durisotti. « On a eu une voiture en prêt pour voir comment on pouvait travailler dessus », se souvient-il. Les applications techniques ont ensuite été validées par la gendarmerie, conformément au cahier des charges.

Grégory Lohez, chef de projet, et Philippe Roux, directeur commercial de Durisotti

Les Alpine qui arrivent directement de l’usine de Dieppe, sous bâche, sont strictement de série : des A110 Pure de la gamme 2021, couleur bleu Abysse, jantes Serac, freinage renforcé et étriers de frein noirs en option, orientées vers un atelier dédié sécurisé.

Les voitures arrivent à Sallaumines pas tout à fait terminées : certaines garnitures intérieures, et les ciels de toit, sont livrées dans des caisses à part, pour éviter tout démontage inutile et risque de casse. D’après les spécialistes de Durisotti, c’est un atout indéniable, permis par la configuration des chaînes de montage chez Alpine, semi-artisanales. Une chaîne de montage à gros volume dans une usine classique serait impossible à modifier pour se passer de l’installation de certaines garnitures.

Les habitacles des Alpine A110 doivent être partiellement dégarnis (les sièges sont enlevés, par exemple) pour poser trente mètres de faisceaux électriques, mais aussi le panneau de messages variables commandé depuis une tablette, une sirène, un haut-parleur, les radios police et gendarmerie, le gyrophare, l’antenne de toit, les feux additionnels, un extincteur, la sérigraphie… Durisotti conçoit et fabrique à Sallaumines tous les supports métalliques, les films de protection des vitres et les housses de sièges renforcées qui résisteront aux frottements des armes et des uniformes des gendarmes. Des housses qui préservent la forme et la légèreté des sièges légers Sabelt de série.

Les vitres, sauf le pare-brise, sont également ôtées pour recevoir une protection leur permettant de résister à des attaques à la boule de pétanque ou à la barre de fer. Un film thermoformé sur place est posé en deux couches de 400 microns (0,4 mm) chacune. Temps de séchage nécessaire : six à huit semaines.

Des encadrements métalliques, conçus et fabriqués par Durisotti, sont parfois posés pour que la vitre ne tombe pas à l’intérieur du véhicule en cas d’attaque.

L’installation des équipements spécifiques est essentiellement l’oeuvre d’électriciens. Cinq salariés de Durisotti consacrent actuellement tout leur temps aux Alpine.

Dix-huit heures de travail sont nécessaires pour modifier une A110. Avant sa mise en service, chaque voiture subit un test de rayonnement et de compatibilité électromagnétiques. Le feu vert obtenu, Durisotti organise enfin le transport en camion sécurisé vers la brigade de destination après une mise en route réalisée par un centre Alpine. Entendez-par là la mise en configuration technique définitive de chaque voiture, puisqu’une Alpine qui sort de l’usine est bridée, par sécurité. Inutile de faire le planton devant l’usine de Sallaumines pour guetter les sorties des A110 transformées. Aucune ne quittera le site Durisotti par ses propres moyens.

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