C’était en 2012. François Hollande, fraîchement élu président de la République, a visité le Mondial de l’Automobile et a fait le trajet entre l’Elysée et le parc des expos de la Porte de Versailles en Citroën DS5 hybride. Qui n’était pas celle utilisée lors de son investiture.

Les voitures présidentielles, forcément, ça fascine ! Symbole du prestige ultime, quand il s’agit le plus haut personnage de l’Etat, la voiture officielle a aussi droit à une visibilité internationale et à une bonne place dans les livres d’Histoire. En croiser une de très près n’est pas tout à fait anodin. C’est pour cela que mon premier réflexe, en croisant le cortège présidentiel au Mondial de l’Automobile 2012, fut de sortir mon appareil photo pour immortaliser « la » voiture présidentielle : une DS5, qui rappelle encore aujourd’hui que cette auto était une vraie Citroën (même sans suspension « hydro ») car en complet décalage avec les productions contemporaines.

Faut-il le rappeler, la Citroën DS5 est née deux ans après la création du label « luxe » DS accolé à Citroën, né avec la DS3. La DS5, elle, n’était ni SUV, ni monospace, ni break, ni berline. C’était un melting pot issu de la présentation d’un concept car, la C-Sportlounge, en 2005, explorant le créneau de la berline sport-chic. Traduire en série un concept-car est toujours un pari fou, osé, et plutôt rare. Kia a fait de même avec sa Stinger, née de l’étude GT proposée en 2011 par l’équipe du studio de design européen de Kia, dirigé par Grégory Guillaume.

Voilà donc cette DS5 dans la rue, en 2011. Difficile de prédire alors qu’elle dispose de l’aura et du prestige nécessaires à une voiture présidentielle. Après l’utilisation des démesurées Citroën 15-Six, DS et SM transformées par Franay puis Chapron, mais aussi de la Peugeot 607 Paladine transformée par Heuliez, l’investiture du président élu en 2012, François Hollande, revient à une forme de normalité. Citroën mettra à disposition de l’Elysée une DS5 hybride. D’autres DS5, fermées, cette fois, seront ensuite utilisées par le président.

La course à la longueur, imposant des transformations lourdes, c’est fini. La DS5 présidentielle conservera la longueur de la DS5 normale (4,53 m), et connaîtra son lot d’aménagements plutôt classiques : poignées de maintien, plateau surélevé, avertisseurs lumineux, porte-fanions… La transformation de la voiture a demandé 80 heures de travail et occupé une dizaine de personnes. Elle a été réalisée en un temps record d’une semaine, mettant en mouvement une équipe de Citroën, et une société externe.

Le plus visible de ces aménagements étant l’ouverture du toit et l’installation d’une capote repliée qui ne peut être cependant manoeuvrée. Ce qui se retournera contre François Hollande puisque la cérémonie d’investiture et le défilé sur les Champs-Elysées se dérouleront sous des trombes d’eau.

Malgré la flotte tombant en abondance, le président ne changera pas immédiatement de voiture, continuera à saluer le public depuis le toit ouvert de la DS5 à l’habitacle copieusement noyé. Pas de bol pour Citroën, dans l’inconscient collectif, on se souviendra davantage de l’image du président aux lunettes trempées plutôt que de la voiture qui le transportera. Cette voiture est l’un des multiples exemplaires identiques de DS5 utilisés par l’Elysée.

La découvrable de l’investiture de 2012, qui reste la propriété de Citroën, est immatriculée CB-752-AD, datant officiellement sa première mise en circulation autour de février 2012. Ce sera la seule disposant d’un toit ouvert, incompatible avec les déplacements classiques d’un président de la République.

Une autre DS5, blindée et fermée, portera le numéro CB-455-VH. D’autres suivront, comme cet exemplaire avec lequel François Hollande s’est rendu au parc des expositions de la Porte de Versailles, au Mondial de l’Automobile 2012, portant le numéro CH-898-TQ, habillée nécessairement de porte-fanions qui signent avant tout le caractère officiel d’un véhicule de la présidence.