C’était il y a huit ans et… tout a disparu : le monde automobile d’avant !

Fouiller dans ses archives a parfois du bon. Un rapide coup d’oeil dans mon dossier photos du Salon de Genève 2012 m’a permis de retrouver une petite pépite. Un cliché « dinosaure » en quelque sorte, puisque tout ce qui y est immortalisé n’existe pour ainsi dire plus.

La photo a été prise le 6 mars 2012. C’était il y a moins de neuf ans… Mais dans l’industrie automobile, tout peut aller très vite. Très, très vite. Tout ce qui constitue cette photo a priori anodine et pas très vieille illustre les soubresauts auxquels est confronté le monde de l’automobile. On y trouve trois éléments très « ancien monde » ou « monde d’avant ».

Deux concept cars Chevrolet, les Code 130R (le rouge) et Tru 140S (le blanc) alors présentés en première européenne. La stratégie de Chevrolet, alors, était de concevoir des voitures répondant aux attentes de la jeunesse et d’une nouvelle génération de conducteurs. Deux engins signés Nicholas David et de Joe Baker, designers au centre de design GM de Hollywood Nord. Le premier, le plus mignon à mon sens, est une propulsion à quatre places, et l’autre une traction avant à quatre places et hayon. A l’époque, Chevrolet indiquait que « des hôtesses armées d’iPad ont pris place sur le stand pour prendre note de ce que les jeunes gens attendent en matière d’automobile, et découvrir leurs modes de vie. Leur apport sera utilisé pour le développement de concepts futurs. » Aujourd’hui, ce genre de véhicules sportifs accessibles et dédiés aux jeunes, c’est un concept complètement dépassé. Le salut passe aujourd’hui par la montée en gamme (et l’augmentation des prix), la suppression de voitures de niche. Même les voitures d’entrée de gamme sont de plus en plus abandonnées car jugées peu rentables.

Un an et demi plus tard, le 5 décembre 2013, General Motors annonçait le retrait de Chevrolet du marché européen, pour laisser le champ libre à Opel et Vauxhall, en difficulté. Un stand Chevrolet sur un salon européen, c’est du ressort de l’archive, maintenant.

Regardez aussi le podium de présentation des deux concept-cars. Chez Chevrolet comme ailleurs, à cette époque-là, le recours aux mannequins (femmes) était incontournable, et répondait à une tradition ancrée depuis des lustres sur les salons. La présence des hôtesses sur les salons a été au fil du temps de plus en plus décriée, tout comme la vilaine habitude de certains médias web de consacrer des albums entiers à ces jeunes femmes élégantes et parfois très/trop sexy. L’ambiance chez certaines marques frôlait la caricature. Conséquence, beaucoup de constructeurs ont mis la pédale douce sur les femmes-décor, ou avaient, comme chez Opel, systématiquement recours à des binômes homme/femme. Jusqu’à une disparition quasi complète ces dernières années.

Reste enfin le contexte global de cette photo. Les grands salons internationaux, c’est une espèce en voie de disparition. Avant même la pandémie de Civid-19, le modèle du grand salon battait de l’aile, et à Paris, puis à Francfort, notamment, de plus en plus de constructeurs renonçaient à leur participation, extrêmement coûteuse. Les arbitrages financiers sont passés par là. Avant que la situation sanitaire ne passe par là. Même le salon le plus apprécié au monde, celui de Genève, que l’on pensait inébranlable, a mis un genou à terre. Et il n’est pas certain que dans les années à venir, le format « salon » ne ressurgisse « comme avant ». Adieu les immenses stands, les murs d’écran et les shows son et lumière ?

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