EN IMAGES – Que retenir de Rétromobile 2019 ?

Le salon Rétromobile 2019 a fermé ses portes dimanche soir, avec derrière lui un bilan flatteur en termes de fréquentation. D’année en année, le rendez-vous élargit son audience, preuve que le monde de la voiture ancienne résiste encore et toujours aux politiques anti-bagnoles.

Rétromobile a enregistré cette année 132 000 visiteurs. C’est 27 000 de mieux qu’en 2018. Le salon bat son propre record de fréquentation établi en 2015 avec 121 884 entrées. La présentation de la collection Baillon, dispersée aux enchères par Artcurial, avait alors constitué un sacré aspirateur. Belle réussite, donc, pour un rendez-vous qui n’en finit plus de grandir, en s’étalant cette année sur trois halls (72 000 m2), qui ont accueilli 620 exposants et près de 1 000 voitures.

Une édition qui donne l’impression d’accueillir un public de plus en plus divers, et de plus en plus éloignée de son image de rendez-vous snob d’un entre-soi de riches collectionneurs. Tant mieux, Rétromobile, comme de nombreux autres salons d’autos anciennes, fait figure de poche de résistance, et montre que l’auto suscite toujours autant de passion malgré les vents contraires. Le bel objet a toujours autant d’avenir devant lui.

Certes, les marchands les plus prestigieux au monde sortent toujours leurs plus beaux bijoux à six ou sept chiffres, c’est indispensable pour l’exclusivité et montrer au public des voitures rarement visibles. Les supercars youngtimers (Ferrari F40, Bugatti EB110, Mercedes CLK GTR, Jaguar XJ220 ou Maserati MC12) sont de plus en plus visibles, preuve que les plus grands classiques ne sont pas forcément les plus anciens. Ce petit coup de frais attire une nouvelle génération de passionnés qui a sans doute vu gamins ces autos dans les Salons de Paris des grandes heures.

Pour l’histoire de gros sous, il y a toujours la vente « interne » Artcurial, histoire de montrer qu’il y a le monde des collectionneurs… et celui des collectionneurs à gros moyens. Artcurial a totalisé 42 M€ de ventes. La voiture-phare, l’Alfa Romeo 8C 2900 B Touring Berlinetta a été vendue 16,74 M€ à un collectionneur américain, soit l’estimation basse affichée par Artcurial. Trois autres voitures ont dépassé le million d’euros, dont une Serenissima Spyder qui a participé aux 24 Heures du Mans 1966 (4,21 M€ frais inclus) affichée au prix de départ de 800 000€. Douze minutes d’enchères ont été nécessaires pour parvenir à ce résultat.

A l’autre bout de l’échelle, une Citroën AX Sport en bel état et peu kilométrée a été vendue 12 000€ (14 300 € frais inclus). Mais tout ne se vend pas aux enchères. Une récente Aston Martin Vanquish Zagato mise à prix 600 000€ n’a reçu aucune enchère.

Pour casser aussi son image élitiste, Rétromobile met en place une zone d’exposition de voitures à vendre pour moins de 25 000€. Volonté de démocratisation (la somme parle à beaucoup de monde, surtout aux acheteurs de voitures neuves), certes, mais ça permet aussi de constater l’envolée des prix de certains modèles relativement modestes.

Il n’est pas toujours question d’argent à Rétromobile. Les constructeurs participent à la démocratisation du salon. Même sans têtes de pont que sont Porsche, Mercedes et même Skoda, Citroën (trente voitures exposées !) et Renault ont sorti le grand jeu. Dommage que chez d’autres, l’écho avec une actu récente laisse trop d’autos neuves sur les stands, comme chez BMW, qui a profité de son actu (Série 8 cabriolet et Z4) pour sortir une 507 et une Z1 en plus d’une 320 Groupe 5 et une M1 de course. Chez Fiat Heritage, on se serait bien passé des 124 Spider et de l’Alfa Giulia. Bentley a fêté son centenaire à Paris avec son EXP2, la plus ancienne existante, et la nouvelle GTC cabriolet.

Honda France n’avait rien à vendre mais a tenu à être présent en fêtant les 20 ans du roadster S2000. Le très bel exemplaire présenté sur le stand appartient à un salarié de Honda France.

Plusieurs stands présentaient de très beaux regroupements thématiques : les DS Chapron, les Lancia, ou encore les F1 Mc Laren chez Richard Mille. Des Mini étaient aussi sorties de collections privées joliment alignées pour fêter les soixante ans du modèle. Les autos de plus de cent ans valaient aussi le coup d’oeil.

Chez Aston Martin et Jaguar Land Rover, on fait d’une pierre deux coups. Les services de restauration internes sont mis en avant. L’occasion de présenter de très beaux modèles… à vendre. Un Range Rover Classic à 135 000€, ça donne une idée des ambitions de ces départements.

Mention spéciale, par ailleurs, à la présentation du Berliet T100, le Géant du désert, sorti de la Fondation Berliet. Ses dimensions hors normes ont permis de remettre en lumière le savoir-faire de la maison Berliet et de se replonger à travers lui sur l’histoire de ces camions qui ont peuplé les routes de France dans un passé pas si lointain.

Reste enfin une petite mention spéciale aux confrères du magazine Youngtimers qui ont monté un stand non pas à la gloire d’un modèle mais d’un moteur, le V6 PRV produit entre 1974 et 1998 à la Française de mécanique, à Douvrin (Pas-de-Calais).

Une bonne occasion de réunir plusieurs mères porteuses du V6 Peugeot-Renault-Volvo : une Volvo 780, une De Lorean DMC12, la Peugeot 604, la Renault 30 et la fameuse WM P88 qui détient toujours le record de vitesse aux 24 Heures du Mans (405 km/h) aux mains de Roger Dorchy.

Dommage que le tarif d’entrée de Rétromobile prenne lui aussi de l’ampleur : 22€ le tarif normal (19€ en pré-vente), ça commence à chiffrer, même si c’est au profit de davantage de surfaces d’exposition et des conditions d’accueil toujours meilleures.

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