La Smart Fortwo, lancée il y a un an, sera disponible au printemps en version cabriolet. Malgré la capote en toile qui se replie en douze secondes et les arches de toit démontables, la présence des montants arrières latéraux n’en fait pas un vrai « cabrio ». Mais cette Smart découvrable a suffisamment d’atouts pour rendre la circulation en ville assez sympa.
Porte-clés, cacahuète… Pas facile de se débarrasser de quolibets, quand on s’appelle Smart Fortwo. La plus petite des Smart promène sa silhouette ramassée depuis près de vingt ans. La dernière génération a perdu un peu de sa bonhomie et de son allure de petit monospace en gagnant un groin, normes de protection des piétons en cas de choc oblige. Ce qui, de profil, induit une cassure entre le pare-brise et le capot. Moins joviale, la Fortwo, mais un peu plus armée pour aller gambader, avec un important élargissement de voies. Pas forcément utile en ville, mais dès qu’il s’agit d’une virée extra-urbaine, la métamorphose est indiscutablement bénéfique.
Cette plus grande polyvalence, ces meilleures qualités routières, c’est ce qui ressortait de l’essai de la Fortwo Coupé, l’an dernier, malgré la déception générée par l’arrivée du moteur 1.0 atmosphérique asthmatique de 71 chevaux, partagé avec Renault pour la Twingo, et la boîte manuelle.
Pour sa Fortwo cabriolet, Smart ne jure que par la boîte automatique DCT, basée sur la boîte à double embrayage EDC à six rapports de Renault, largement retravaillée par Daimler pour migrer en position arrière. C’est la principale différence à noter par rapport au Coupé. Extérieurement, distinguer Coupé et Cabrio demandera un œil exercé. La présence de la capote en toile est décelable, de profil, par une découpe plus inclinée de la partie supérieure de la cellule Tridion, cette structure colorée qui tranche avec le reste ds panneaux de carrosserie.
Même longueur, même largeur… C’est seulement au niveau du toit que ça se passe. Vitré mais fixe sur les versions haut de gamme du Coupé, il est remplacé par une capote en toile (rouge en option, contre 150 €) qui se replie jusqu’à la ridelle de chargement du coffre. C’est comme ça depuis les origines de la Smart, et ça continue. Sur cette génération, la capote bascule complètement d’une impulsion sur une commande électrique en douze secondes. La fonction toit ouvrant, la plus utilisée, demande un peu moins de temps. Même la clé de contact dispose d’une commande permettant une ouverture de la capote à distance. Un appui long suffit pour décapsuler la bête.
Les jusqu’au boutistes fans de la position cabriolet pourront aussi démonter les arches de toit : c’est un jeu d’enfant, quelques secondes suffisent. Une pression sur un bouton poussoir, un retrait en deux temps, et voilà les petits panneaux retirés qui trouvent leur place dans un espace de rangement à l’intérieur de la porte de coffre. Laquelle devient, du coup, assez lourde à manipuler. Cette position «cabriolet » intégral n’ouvre pas pour autant la vue à 360 degrés, en raison du maintien des montants latéraux arrière, fixes, et d’un arceau disgracieux mais presque invisible de l’extérieur. C’est la structure de la petite Smart qui veut ça. Renforcée, pour plus de rigidité, elle ajoute quarante kilos sur la balance.
Il faut pas mal d’imagination pour se laisser envahir, au volant de la Fortwo Cabrio, par un grand sentiment de liberté habituellement rencontré dans les vrais cabriolets. Mais, petite compensation, la sensation cheveux aux vents est bien réelle. L’appellation « découvrable » aurait sans doute été plus réaliste et honnête, mais moins efficace, commercialement.
Quand la capote est fermée, le chargement du coffre uniquement par la ridelle n’est pas vraiment une punition. Une ouverture supplémentaire est permise par le relèvement de la base de la capote, à l’aide de deux manettes. Pour tout refermer, il faut d’abord rabattre la capote, et ensuite refermer la ridelle. Un peu d’habitude suffira à créer des automatismes.
Livrable en boîte à double embrayage (nommée Twinamic) pour l’instant, la Smart Fortwo Cabrio mérite d’être associée au moteur turbo de 90 ch. Un moteur qui ne craint pas les escapades routières, même si la ville reste son terrain de jeu favori, pour sauter d’un feu tricolore à un autre. Malheureusement, à l’arrêt, quand le Stop&Start n’intervient pas, les vibrations sont encore trop nombreuses. Smart a expliqué avoir procédé à une modification technique, et les voitures qui seront commercialisées devraient trembler moins. À vérifier dans quelques semaines.
La nouvelle boîte (qui oblige à manipuler un levier hideux qui aurait eu sa place dans une voiture coréenne des années 1980, pas dans une Smart qui frôle les 20.000 €) lisse le temps de réponse du moteur, qui s’exprime correctement dans les régimes intermédiaires pour mouvoir à peine 900 kilos, et donner un peu de piment à la conduite. La sélection du mode « Sport » de la boîte ne transformera pas la Smart en bête de course, mais modifie les lois de passage des rapports. Sur circuit (ou sur autoroute allemande…), pas question toutefois de faire péter les chronos : la vitesse maxi de la Smart Fortwo 90 ch est limitée électroniquement à 155 km/h.
Seule la fermeté de l’amortissement gâche un peu le plaisir d’évoluer dans les ruelles de centre-ville. C’est là que la Smart Fortwo cabrio devient réellement sans rivale et fait étalage de tout son talent : le rayon de braquage de 6,95 m est tout simplement exceptionnel, donnant le sentiment de pouvoir se faufiler dans un trou de souris.
Cette offre unique dans le segment et complètement décalée a un coût, non négligeable : le passage au toit souple et la boîte auto imposée entraîne un supplément de 4 400 € par rapport au coupé. C’est là que le bât blesse. Si la gamme s’échelonne entre 15.250 et 21.600 €, notre finition Passion (la plus modeste disponible avec le moteur 90 ch) s’échange contre 18.450 € et s’octroie pour seules richesses la climatisation automatique, les jantes alu de 15 pouces, le volant cuir, et les fonctions électriques de base. C’est celle aussi qui autorise un premier palier de personnalisation de garnissages intérieurs noir et blanc, noir sur noir, ou noir et orange.
La finition Prime (20.600 €) intègre le système de navigation avec écran tactile de 7 pouces, les sièges cuir chauffants, le pack Vision (feux à led, détecteur de pluie, allumage automatique des projecteurs…). Même sur le haut de gamme Proxy, il faut encore débourser 650 € pour une aide au stationnement et une caméra de recul. Et si l’aspect financier vous reste en travers de la gorge, ne comptez pas sur la consommation pour faire passer la pilule. En ville, sans être trop joueur, la moyenne tournera sans difficulté autour de 9 l/100 km.
Oh oui !
- Maniabilité en ville
- Diamètre de braquage exceptionnel
- Nervosité
- Compacité
- Douceur de la boîte
- Offre unique
Oh non !
- Fermeté d’amortissement
- Vibrations importantes
- Tarifs élevés
- Consommation en ville
Smart Fortwo Cabrio 90 ch Passion
- 18.450 € ; gamme à partir de 15.250 €.
- Moteur 3 cylindres essence turbo, 898 cm3
- 90 ch à 5.500tr/mn
- Couple maxi : 135 Nm à 2.500 tr/mn
- 155 km/h
- 0 à 100 km/h en 11’’7.
- Consommation homologuée : 4,2 l/100 km (mixte)
- Émission de Co2 : 97 g/km.
Équipement de série :
- Jantes alu 15 pouces
- Climatisation automatique
- Capote électrique
- Siège conducteur réglable en hauteur
- Volant cuir
- Lève-vitres électriques
- Régulateur-limiteur de vitesse
- Airbags genoux, frontaux conducteur et passager, latéraux tête-thorax
- Système audio 2HP et Bluetooth
Dimensions
- Longueur 2,69 m
- Largeur 1,66 m
- Hauteur 1,55 m
- Coffre : 260 dm3
- Poids : 995 kilos
- Réservoir 35 litres