ESSAI – Mazda 2 Skyactiv-G 115 Sélection : plein les yeux

Le renouvellement accéléré de la gamme Mazda est passé par la petite 2. La citadine polyvalente se met aux standards « Kodo » pour le design, et « Skyactiv » pour la technique, chers à Mazda. Une personnalité forte, c’est le minimum pour surnager dans une catégorie qui compte quelques ténors européens. Reste à savoir si la voie parallèle choisie par Mazda permettra à la 2 de sortir de la confidentialité.

Mazda 2 1.5 115 Sélection (13)C’est toujours le même problème, quand un constructeur dévoile un concept-car qui annonce quasiment trait pour trait une voiture de série. Le produit fini paraît toujours nettement plus fade, avec ses jantes réduites, ses appendices aérodynamiques enlevés et ses rétros revenus à une taille normale. Souvenez-vous de la Mazda Hazumi, dévoilée en 2014 au Salon de Genève. C’était la future Mazda 2  en tenue de sport. Carrément craquante. Quand la 2 de série est arrivée, les roulettes de 15 et 16 pouces livrées de série ont enlevé d’un coup la carrure athlétique du concept Hazumi.

Salon de Genève 2014 Mazda Hazumi

Salon de Genève 2014 Mazda Hazumi

Pourtant, la Mazda 2 est loin d’être frêle : la nouvelle venue atteint 4,06 m de longueur, ce qui en fait l’une des plus encombrantes du segment, avec la Renault Clio IV. Le coupable naturel, c’est le design « Kodo » signé avec un capot long et une cellule habitable reculée au maximum. Des proportions inhabituelles dans la catégorie, et qui peuvent perturber l’œil, de prime abord. La partie arrière est moins surprenante, avec une poupe relevée et des feux horizontaux qui passent pour une évolution classique de la précédente génération de Mazda 2.

À l’avant, c’est un design nerveux, avec la calandre béante surlignée d’une baguette reprenant la couleur de la carrosserie en finition haut de gamme Sélection, les yeux perçants avec les feux à leds en série sur le haut de gamme, et une prise d’air joliment travaillée à la base du bouclier. Les porte-à-faux très courts achèvent de lui donner un style qui ne passe pas inaperçu.

Seule ombre au tableau, des jantes qui paraissent sous-dimensionnées : même la finition haute Sélection et ses roues de 16 pouces bicolores (en série) semble manquer d’assises. C’est encore plus criant sur la version Dynamique, qui a droit à des jantes alu de 15 pouces en série. Dommage, il semblerait que les efforts en matière de design ont été coupés dans leur élan. Les contraintes techniques, de coût et de confort sont passées par là. C’est la raison pour laquelle une variante sportive façon MPS, reprenant l’accastillage du concept Hazumi, aurait toutes ses chances de provoquer un véritable coup de coeur. S’il te plaît, Monsieur Mazda…

Sa préoccupation, à Monsieur Mazda, c’est aussi de faire du volume. En France, le pari est osé avec une gamme pas particulièrement attractive en termes de prix. Une deuxième lecture s’impose en tenant compte de l’équipement de série, assez fourni. Le prix d’appel, à 14.450 € avec un moteur 1.5 essence de 75 chevaux, permet déjà de profiter d’une climatisation manuelle, de quatre vitres électriques, des rétros électriques, et de six Airbags.

La finition Elégance gagne l’aide au stationnement arrière, différentes fonctions automatiques (feux, essuie-glaces), le volant en cuir, les régulateur-limiteur de vitesse et les sièges chauffants. La finition Dynamique ajoute à ce stade l’écran tactile 7 pouces, des antibrouillards à l’avant, mais ses jantes alu de 15 pouces ne correspondent pas vraiment à ce que suggère la dénomination. Bizarrement, aussi, la navigation n’est toujours pas disponible. L’option vaut 500 €, c’est une des seules richesses du catalogue des suppléments, avec la peinture métal.

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La finition Sélection, celle de notre essai, propose la palette de moteurs la plus large, et un équipement complet orienté techno : ouverture et fermeture intelligente des portes (moins pratique que celle de la Renault Clio, puisqu’il faut appuyer sur la poignée d’une des portes avant pour verrouiller la voiture), jantes alu de 16 pouces, affichage tête haute, et panel d’aides à la conduite comme la gestion des feux de route, alerte de véhicules en approche, aide au freinage en mode urbain. L’avertisseur de franchissement de ligne étant déjà fourni en finition Dynamique.

C’est un paquet complet, mais la concurrence généraliste va déjà plus loin, en matière d’options, avec la caméra de recul ou l’aide au parking automatique notamment.  Seul manque à l’appel le radar de stationnement à l’avant, ce dont souffre également la Renault Clio.

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Quatre moteurs peuvent prendre place sous le long capot de la Mazda 2 : trois essence et un seul diesel. Ce dernier vise le haut du panier de la catégorie, avec 105 chevaux tirés d’un petit 1.5. C’est aussi la cylindrée retenue pour nourrir la petite au sans-plomb. Trois niveaux de puissance sont au programme : 75, 90 et 115 chevaux. Dans la catégorie, c’est l’une des plus grosses cylindrées pour ces niveaux-là.

Les deux derniers blocs on recours à un taux de compression très élevé (14:1), pour optimiser la combustion, donc les émissions de CO2. La plus puissante conserve l’exclusivité d’une boîte manuelle six vitesses comme le diesel, et le système i-Eloop de récupération d’énergie au freinage. Pour cet essai, nous voilà en présence de la Mazda 2 1.5 115 ch Sélection, à 19.750 €, soit 1.050 € moins chère que le diesel 105 ch.

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À la lecture de la fiche technique, la perspective de balader une citadine de 980 kilos avec 115 ch peut réveiller de vieux et bons souvenirs. Promesse tenue ? La même fiche technique promet d’abattre le 0 à 100 km/h en 8,7 secondes, et de croiser à 200 km/h. Bref, de quoi tenir tête à quelques routières. Des chiffres flatteurs qui ne reflètent pas du tout le caractère de cette petite Mazda 2, performante, certes, mais très lisse. Il ne faut pas chercher bien loin l’explication. Mazda duplique dans la 2 ce qu’il propose dans les 3 et 6 : les moteurs essence sont atmosphériques. Pas question d’entrer dans la course au downsizing et au turbo.Question de fiabilité, aussi.

L’intention est louable, mais se traduit par une impression de mollesse. Le couple maxi est obtenu à des régimes en théorie rarement atteints par une citadine, à savoir 4.000 tr/mn. La valeur de couple, commune aux 1.5 90 et 115 ch, n’est pas mirobolante, avec 148 Nm. Il faut donc cravacher la bête et la mener dans les tours pour en obtenir le meilleur. Ok pour une sportive, mais dans le cas d’une petite polyvalente… Le poids contenu de la Mazda 2 limite la casse, mais l’impression de lambiner demeure. L’étagement de la boîte joue davantage pour la consommation que pour la nervosité. En sixième, à 130 km/h sur autoroute, le régime moteur à 3.200 tr/mn environ reste appréciable pour le confort à l’oreille, mais la longueur du dernier rapport ne permet pas de relancer efficacement, ni de tenir un moyenne élevée en côte.

Cette relative sagesse permet aussi à la Mazda 2 d’afficher un bilan consommation très raisonnable, avec une moyenne de 6,5 l/100 km sur autoroute à vitesse réglementaire, voire 6,1 l/100 km avec une bonne part de trajets extra-urbains.

Dommage, car la petite dernière de Mazda profite d’un châssis sain, sans surprise, et d’une bonne tenue de caisse, mais si les pneus Toyo de série ne semblent pas les plus adaptés pour attaquer un peu, et avouent vite leurs limites. Le confort global reste de bon aloi, mais en sortant  de deux concurrentes (Renaut Clio 1.2 TCE 120 et Opel Corsa 1.0 Ecotec 115), un sentiment de rudesse, ou de raffinement moindre, colle à la tôle de la Mazda 2, qu’il s’agisse de filtration acoustique, ou de maniement des commandes, notamment les lève-vitres électriques.

Le maniement du levier de vitesses contribue à ce sentiment mitigé. D’habitude, le toucher de boîte Mazda est fait de rapidité et de précision. Une référence, ce qui n’est pas la cas de la Mazda 2, un peu plus accrocheuse.

Tout finalement concorde avec l’ambiance du poste de conduite, presque dynamique.  Premier indice : la position de conduite, malgré les réglages les plus hauts du siège, reste plus basse que dans la plupart des concurrentes. Un phénomène déjà repéré dans la Mazda 3. Histoire de rappeler la filiation avec la MX-5 ? Grâce à la présence de l’affichage tête haute, inédit dans la catégorie, c’est le compte-tours qui a droit à la place centrale sur l’instrumentation, comme sur une Mazda 3.

La 2 partage aussi son volant et la plupart de ses commandes, et le système de navigation couplé à l’écran tactile,  avec la compacte. Malgré une ambiance noire et austère de série, la Mazda 2 tente l’originalité avec ses aérateurs ronds, et une console qui ne contient que les commandes de climatisation et la connectique multimédia. Cette planche de bord composée uniquement de plastiques durs, mais correctement assemblés, est d’ailleurs intégralement reprise dans le petit SUV, le CX-3. Seule la casquette d’instrumentation paraît trop souple au toucher.

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Si nous parlions d’une ambiance noire et austère de série, c’est que la sellerie en tissu noir avec liseré rouge peut être remplacée, moyennant 75 €, par la sellerie cuir Off-White qui, comme son nom l’indique presque, est de couleur beige clair, avec liseré rouge et partie en tissu noire. L’habitacle est transformé, mais… bonjour l’entretien !

Cette jolie sellerie, il convient d’y faire particulièrement attention au moment d’installer un siège enfants à attaches Isofix. Les fixations en question sont tellement dissimulées derrière l’assise qu’il faut tâtonner, avec les pinces du siège, pour les atteindre. Les Opel Corsa et Renault Clio sont à ce titre nettement plus accueillantes, avec des guides en plastique rigide pour atteindre les fixations.

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L’habitabilité de la Mazda 2 reste correcte, mais la capacité du coffre marque le pas par rapport à la concurrence, avec 280 litres, même sans roue de secours. Ailleurs dans la catégorie, des valeurs annoncées supérieures à 300 litres deviennent monnaie courante. Dernier carton rouge pour la route : l’habillage intérieur du hayon arrière se limite au strict minimum. Dommage, quand on affiche des tarifs qui ressemblent à un trait d’union entre les segments généralistes et premium.

Oh oui !

  • Design original et nerveux
  • Sobriété
  • Équipement

Oh non !

  • Capacité de coffre moyenne
  • Fixations Isofix difficiles à atteindre
  • Absence de sensations

Mazda 2 1.5 Skyactiv-G 115 Sélection

  • 19 750 € ; gamme à partir de 14 450 €.
  • Moteur 4 cylindres essence, 1 496 cm3
  • 115 ch à 6.000tr/mn
  • Couple maxi : 147 Nm à 4.000 tr/mn
  • 200 km/h
  • 0 à 100 km/h en 8’’7.
  • Consommation homologuée : 4,9 l/100 km (mixte)
  • Émission de Co2 : 115 g/km.

Équipement de série :

  • Jantes alu 16 pouces
  • Système de navigation connecté avec écran tactile 7 pouces
  • Aide au stationnement arrière
  • Ouverture et fermeture intelligente des portes
  • Affichage tête haute
  • Alerte de véhicules en approche
  • Freinage automatique urbain
  • Gestion automatique des feux de route
  • Avertisseur de franchissement de ligne
  • Feux AV et AR à leds

Dimensions

  • Longueur 4,06 m
  • Largeur 1,69 m
  • Hauteur 1,49 m
  • Coffre : 280 litres
  • Poids : 980 kilos (à vide)
  • Réservoir 44 litres

 

 

 

 

 

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