ESSAI – Renault Talisman 1.6 dCi 160 : une belle berline, à la bonne place

Avec la Talisman, Renault fait d’une pierre deux coups : il veut faire oublier la Laguna, berline routière, et la Latitude, censée incarner le haut de gamme au losange quelques années durant. On efface tout et on recommence, en faisant preuve d’humilité. Les constructeurs allemands premium resteront (loin) devant. Renault préfère se remettre au centre du jeu, face aux Peugeot 508, Skoda Superb, Mazda 6, Opel Insignia ou encore Ford Mondeo.

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Depuis la Renault 16 (1965), la berline routière, selon Renault, était à hayon. La Talisman sonne le glas de cette époque des voitures à vivre, pour coller aux « règles » du segment, conservateur, qui ne jure que par les profils à trois volumes, ou les breaks (la version Estate arrivera au printemps 2016).

La Talisman s’y conforme habilement, sans sombrer dans l’anonymat. Avec une longueur de 4,85 m, une calandre béante et un regard souligné par des feux de jour à leds en forme de crosse, la Talisman se repère de loin. Idem à l’arrière aussi, avec un bandeau de feux à leds allumés, même le jour. C’est inédit dans la catégorie.

Laurens Van Den Acker ayant édicté une « règle » établissant, comme les chez les Allemands, une proportion de deux tiers de surface tôlée, et un tiers de surface vitrée sur les profils, on trouve une Talisman visuellement abaissée, contrairement à feue la Vel Satis (un centimètre plus longue seulement que la Talisman), par exemple, qui ne jurait que par la suggestion d’un espace habitable hors normes.  Celui de la Talisman est plutôt honorable dans la catégorie.

Après cette présentation statique, difficile de croire que la Talisman partage ses dessous avec l’Espace, dévoilé il y a quelques mois. C’est pourtant le cas. Les deux utilisent la même plateforme CMF issue de l’Alliance Renault-Nissan, et par définition le même bagage technologique (dont les aides à la conduite disponibles), décliné en option ou en série selon le niveau de finition. Il n’y a donc plus de surprise, sur le plan technique, à une différence près : 200 kilos séparent la Talisman de l’Espace, et la berline fend nettement mieux l’air que le monospace. Ce qui autorise la Talisman à ouvrir sa gamme de moteurs par le bas.

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Plus question de s’offrir des moteurs à image, mais invendables. Renault fait amende honorable sur ses ambitions passées dans le haut de gamme, et devient même pragmatique. Pas question d’aller chercher une Volkswagen Passat TDI gavée de 240 chevaux. Plus question non plus d’attendre un coupé. C’est un niet ferme et définitif.

Pour ravir les flottes d’entreprises, qui achètent 70 % des voitures neuves du segment de la Talisman en France, et qui ne jurent que par des émissions de CO2 au ras des pâquerette, Renault dégaine son petit 1.5 dCi 110 ch en entrée de gamme, donné pour 95 gr de CO2. On retrouve aussi l’excellent 1.6 dCi de 130, puis le même à deux turbos et 160 ch, avec la boîte EDC six vitesses. En essence, la Talisman inaugure une déclinaison du 1.6 turbo, dégonflé à 150 ch, secondé d’une boîte à double embrayage EDC, comme le 1.6 200 ch (identique à celui de la Clio RS, et à l’Espace) qui coiffe la gamme.

Sur la route, la Talisman prend ses aises avec le dCi 160 associé à la boîte à double embrayage EDC à six rapports. La concurrence généraliste préfère proposer la boîte auto en option. Pas Renault, sauvé par le fait que l’ensemble moteur/boîte est d’une grande douceur. Une belle qualité qui se traduit sur le papier par un surcoût d’environ 1 500 €, et des émissions de CO2 légèrement supérieures, si l’on en croit les fiches technique et tarifaire de la version 1.6 dCi 130, proposée avec deux boîtes au choix.

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Agréable et performante, cette Talisman a droit, comme l’Espace, à la cerise sur le gâteau qui peut faire la différence, le châssis 4Control (en option 1 700 € sur cette finition Intens, et en série sur le haut de gamme Initiale) couplé à la suspension pilotée. C’est inédit dans le segment. À faible vitesse, les roues arrière braquent dans le sens inverse des roues avant, et favorisent la maniabilité. À partir de 50 km/h (et jusqu’à 80 km/h selon le mode de conduite choisi via le système Multisense), les roues arrière braquent légèrement dans le sens des roues avant, ce qui assure un meilleur appui en courbe.

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Le résultat est probant, mais pas forcément utile sur une longue berline ayant pour vocation d’avaler les kilomètres autoroutiers. Avec ces mécaniques essence et diesel typées confort, l’idée de malmener la Talisman ne vient pas immédiatement à l’esprit. C’est pourtant tout à fait envisageable. Mais cette option impose d’inconfortables jantes de 19 pouces, et ampute le réservoir de cinq litres. Avec 47 litres, on est loin des 70 litres d’une Laguna !

Difficilement justifiable, si ce n’est sur le plan du style, cette surmonte pneumatique est aussi imposée dans l’Espace doté du même châssis. Même les réglages « Confort » de la suspension pilotée, incluse dans le pack 4Control, n’effacent pas les trépidations.

Dans l’habitacle aussi, on est loin d’une Laguna, avec la prédominance du système R-Link 2 et de l’écran vertical, en série sur la finition Intens. Exit aussi l’audace de l’Espace, avec console flottante et tout petit levier de vitesse.  En revanche, comme dans l’Espace, les fauteuils sont joliment « sculptés », et peuvent être massants et ventilés. Seuls quelques plastiques durs, en parties basses de planche de bord et près des genoux, donnent le sentiment de stagner. Ça tombe bien, Renault ne prétend pas viser le segment des berlines premium. Mais à 36 500 € hors options, dans cette configuration, on flirte avec, n’est-ce pas ?

En finition Initiale, c’est surtout la décoration qui fait la différence, outre le fait que tout le package technologique est fourni en série. Quand la Talisman Intens se pare d’une harmonie marron, et de placages façon bois, tout s’éclaircit dans l’Initiale. Le « bois » devient blanc, et les sièges adoptent, comme dans la Clio et l’Espace, le dégradé de couleurs et les broderies « Initiale ». Seules les « coques » à l’arrière des appuie-têtes, comme dans l’Espace, font figure de faute de goût.

Les jantes (19 pouces, châssis 4Control oblige) se plient au design spécifique du label luxe de Renault. Financièrement parlant, 4 500 € séparent une Talisman Intens (sans le châssis 4Control) d’une Initiale, à motorisation identique. Seules les moteurs 1.6 dCi 130, 1.6 dCi 160 et TCE 200 sont au programme, pour des tarifs allant de 38 700 à 41 000 €.

Oh oui !

  • Design
  • Douceur de la boîte EDC
  • Habitabilité

Oh non !

  • Détails de finition
  • Contenance du réservoir.

Renault Talisman 1.6 dCi 160 EDC 6 Intens

  • 36 500 euros ; gamme à partir de 27 900 euros pour la 1.5 dCi 110 Life.
  • Moteur 4 cylindres turbo diesel, 1 598 cm3
  • 160 ch à 4 000 t/mn
  • Couple maxi : 380 Nm
  • 215 km/h
  • 0 à 100 km/h en 9’’4.
  • Consommation homologuée : 4,4 l/100 km (mixte)
  • Émission de Co2 : 115 g/km.

Équipement de série :

  • Système Multisense (quatre modes de conduite et un personnalisable)
  • Jantes alu 18 pouces
  • Système multimédia R-Link 2 avec écran vertical 8,7 pouces
  • Feux leds
  • Pack Aides à la conduite
  • Pack Visio system.

Dimensions

  • Longueur 4,85 m
  • Largeur 1,86 m
  • Hauteur 1,46 m
  • Coffre : 608 litres
  • Poids : 1 518 kilos

 

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