Annoncé de longue date,le partenariat Mazda-Fiat pour le développement de deux petits roadsters vient d’accoucher de la version italienne : la Fiat 124 Spider. Ou comment évoquer un (bel) héritage italien, posé sur de solides bases japonaises.

C’est la voiture-sourire de la semaine. La Fiat 124 Spider a illuminé le salon de Los Angeles et réchauffé le cœur des passionnés, sans doute ravis de voir arriver une nouvelle actrice dans un segment qui fait l’unanimité, celui des roadsters.

La 124 Spider est le deuxième rejeton du partenariat Mazda-Fiat, qui ne concerne que le développement d’un petit roadster, bâti sur l’héritage de la MX-5, sortie en 1989. La MX-5 ND et le petit cabriolet Fiat sont de parfaits clones techniques. Fiat associe le meilleur de deux mondes, entre le charme italien à l’extérieur, et la rigueur japonaise dans la mise au point de la base roulante.

Fiat multiplie les références au 124 Spider commercialisé il y a cinquante ans, avec la calandre hexagonale, le double bossage du capot, les feux arrière horizontaux, et ceux à l’avant arrondis. Un joli dépoussiérage qui fait oublier la reprise de certains éléments de la Mazda MX-5 comme les rétros, l’antenne sur l’aile arrière droite, ou le pare-brise. À l’intérieur, seule la partie supérieure de la planche de bord et les contre-portes diffèrent de celles de la MX-5, tout comme les choix de couleurs.

Extérieurement, les deux marques ont su ne pas se rouler dessus. La Japonaise est plus agressive et râblée. L’Italienne la joue plutôt élégance classique, et suggère moins la sportivité. Ce qui peut limiter le risque de cannibalisme.

Le pilote de la Nipponne retrouvera tous ses repères dans l’Italienne. Les sièges, le système multimédia, l’instrumentation, les commandes de climatisation sont identiques. Le design du levier de vitesses est différent, mais la boîte six, elle, est bien celle de la Mazda. Qui dit clone technique, dit propulsion dans les deux cas. En revanche, chaque marque conserve ses propres moteurs. Si la Mazda offre le choix entre un petit 1.5 de 131 ch, ou un gros 2.0 160 ch, tous deux atmosphériques, Fiat pioche dans sa banque d’organes et propose un seul moteur, le MultiAir 140 ch, turbocompressé. C’était la meilleure solution pur accompagner les philosophies différentes, suggérées par le design extérieur.

Le moteur Fiat est plus coupleux (240 Nm) que le plus puissant des atmo de Mazda. Pour l’instant, pas un mot sur les performances. En théorie, le 124 Spider ne devrait pas être beaucoup plus lourd que le Mazda MX-5.

Deux versions du 124 Spider devraient être disponibles à la vente, à l’été 2014. Le 124 Spider, et son double haut de gamme, nommé Lusso, qui gagne les jantes 17 pouces, la sellerie cuir noire ou marron, la climatisation automatique. Dans les deux cas, la capote souple sera manuelle, identique à celle du MX-5, donc dépliable et repliable en quelques secondes.

Voilà dix ans que Fiat avait déserté le segment des roadsters, avec l’arrêt de la Barchetta. Lancée en 1995, sur une base de Fiat Punto (donc à traction avant), la Barchetta, qui était aussi une stricte deux places, n’avait pas joué sur le même registre néo-rétro, ni sur celui de l’héritage de la 124 Spider, si ce n’est dans l’habitacle, qui reprenait des éléments de couleur dans le partie basse de la planche de bord, et sur les contreportes.

La Barchetta embarquait un moteur 1.8 16V de 130 ch, entraînant les roues avant. Si elle avait pu bousculer la Mazda MX-5 à l’époque, c’était aussi grâce à son tarif agressif, 128.600 francs en version de base, et 135.800 francs en version Pack.

Aujourd’hui, Fiat et Mazda sont prêts à se battre de nouveau sur un segment déserté. 24.800 €, c’est le ticket d’entrée pour accéder à la légende MX-5. Quid pour la jumelle chez Fiat ?