Tous les deux ans, les Amateurs de Citroën anciennes du Nord sortent l’artillerie lourde, avec Citro-Rétro. Cette année, les soixante ans de la DS étaient au programme. Un anniversaire contrarié par un déluge de pluie, en milieu de journée. Le matin, que la fête fut belle !

C’est le plus gros événement des Amateurs de Citroën anciennes (ACA) du Nord : Citro Rétro demande une année de préparation, et la mobilisation de trente bénévoles dans le rush des derniers jours. Le club, présidé par Frédéric Paradis, a fait de cette concentration l’une des plus belles du Nord – Pas-de-Calais. Citro Rétro a même dû déménager, car le site de Sainghin-en-Weppes était devenu trop exigu, pour placer jusqu’à mille voitures.

C’est donc à Haisnes, dans le triangle Lille-Lens-Béthune, que l’ACA  a trouvé un point de chute, dans le parc du SIVOM des Deux-Cantons. Casons tout de suite les jeux de mot, pour classer l’affaire : le Citro Rétro ne pouvait pas aller ailleurs qu’à Citro-Haisnes, au SIVOM des Deux-Chevrons.

Cette année, le thème de Citro Rétro tombait sous le sens, avec les soixante ans de la DS. Difficile de rivaliser avec l’anniversaire de Paris et de Montlhéry, mais l’ACA comptait sur 400 modèles environ présents à Haisnes. Citro Rétro célèbre en fait toutes les Citroën anciennes. Heureux auteur de ces lignes que de voir la Citroën XM incluse dans la bande. Frédéric Paradis ouvre même les portes aux Citroën C6 : « C’est une voiture particulière, rare, avec la suspension hydropneumatique, et qui va devenir collection », estime-t-il.

L’ACA compte sur quelques beaux clubs pour faire l’animation : la Traction universelle, Idéale DS, le DS Club Révolution 55 ou encore le SM club de France. Gros contingent de Belges, d’Anglais, et de Hollandais aussi, à Haisnes, pour garnir un espace champêtre d’une capacité de deux mille voitures. L’ACA  a choisi d’organiser les parkings par familles de modèles.

Chez les DS, on remarquera une Majesty, quelques breaks, une rare gris métal de 1967 (venue de Hollande)…

Arrêtons-nous aussi devant un « prototype » de 2CV, conçu par Amédée Lictevout père et fils, à Lomme : cette 2CV blanche a été réalisée à partir de cinq autres modèles de Citroën : suspension hydraulique de CX (avec sphères de GS), moteur de Visa Diesel, châssis d’Ami Super, coque de 2CV bien sûr, boîte de vitesses d’Axel, système de freinage assisté de GS avec disques ventilés d’Axel à l’avant et tambours d’Ami Super à l’arrière. Autres particularités de cette Deuche : la correction de l’assiette est séparée à l’avant et à l’arrière. Deux phares directionnels ont été montés à l’avant. Cette réalisation a demandé mille heures de travail, entre 1986 et 1988. Comme si ça ne suffisait pas, la voiture a une direction assistée  électrique, et une sellerie « Hermès ».

Toujours chez les 2CV, Anthony est venu avec la voiture qui a parcouru le trajet Lille-Bamako-Lille début 2010. Un petit « raid » en guise de vacances en famille.

Bien peu de Citroën manquaient à l’appel, hormis l’Axel. Et la BX, mes amis ? Force est de reconnaître que cette incomprise commence à faire son petit chemin dans la tête des collectionneurs. Un futur must have ? Idem pour la XM, dont un exemplaire de 1990 en état de propreté intérieure et extérieure incroyable ne pouvait que me taper dans l’œil.

En matinée, tout roulait comme sur des œufs de poule absorbés avec une suspension hydropneumatique, quand un déluge de pluie de plusieurs heures contrariaIt les organisateurs et les collectionneurs, avant de dissuader les visiteurs : les tables de pique-nique ont été vite rangées, les banquettes de 2CV aussi. Direction le garage, au sec. Même si on sait qu’une Citroën ancienne, ça ne rouille pas. Contretemps climatique  sans conséquence pour l’ACA : la matinée a permis d’assurer l’essentiel et de présenter un plateau exceptionnel.