Créée en 1930 sur le Tour de France à l’initiative de son directeur, Henri Desgrange, la caravane publicitaire de l’épreuve est un incontournable. On estime à treize millions le nombre de personnes présentes sur les bords des routes du Tour. Cette caravane, c’est une fête avant la fête. Petit aperçu à Arras et à Amiens, au départ et à l’arrivée de la cinquième étape.
La caravane publicitaire du Tour de France, ça fait partie des meubles de l’une des épreuves cyclistes les plus connues au monde. La direction du Tour et ASO, l’organisateur, estiment à 180 cette année le nombre de véhicules publicitaires présents avant la course. D’après ASO, l caravane, c’est 34 marques représentées, 600 personnes, 14 millions d’objets distribués, 12 km de cortège, et trente-cinq minutes qui s’écouleraient entre le premier et le dernier véhicule de la caravane.
Cette caravane, c’est une organisation dans l’organisation, avec cinquante-cinq personnes pour l’encadrer, dont treize gardes républicains, avec des ordres de passage, des codes et des règles à respecter. Celle de base, pour les « pilotes » : zéro gramme d’alcool dans le sang. Et le patron de la caravane peut faire souffler qui il veut, au hasard. « Si le pilote est positif, c’est BTM. Bagages, train, maison« , raconte un de ces conducteurs, en route pour son premier Tour de France.
Chaque marque a sa recette pour taper dans l’oeil du public, et c’est en partie au niveau des véhicules que ça se joue. Une des caravanes les plus connues, c’est Cochonou, célèbre pour sa flotte de Citroën 2CV aux carrés rouges et blancs et ses saucissons secs. Cochonou dispose de deux Deuchistes pour parer à toute éventualité technique. Ces jeunes filles ont quand-même environ 5.000 km à parcourir pendant le Tour de France, dont, en 2015, une étape comprenant des secteurs pavés (entre Seraing et Cambrai) ou des cols de montagne en plein cagnard.
Chez Cochonou, les 2CV sont des berlines, des camionnettes, et même une limousine. Environ 460.000 sachets de mini-saucissons sont lancés des voitures (9 tonnes, au total, en tenant compte 1.900 saucissons entiers à déguster sur les départs et arrivées), ainsi que 115.000 bobs, et 5.000 cabas distribués au cours des animations. Depuis 1997, les « codes » de la caravane sont tels que des propriétaires de 2CV qui exposent leur voiture au bord de la route ont plus de chance de recevoir des sachets de saucissons. La marque va même plus loin, et va participer le 14 juillet à un rassemblement de 2CV à Navarrenx, dans le Béarn. La 2CV limousine Cochonou en sera, pour amener du saucisson.
Le cabriolet reste la carrosserie la plus prisée des marques. Carrefour dispose de Volkswagen Eos, LCL a des Volkswagen Golf cabriolet, Bic utilise des Citroën C3 Pluriel, tout comme X-Tra. Krys roule en Mini cabrio, et Le Journal de Mickey a sorti, comme Mc Cain, des Volkswagen New Beetle cabriolet. Point commun de toutes ces autos ? La capote n’est jamais relevée, même en cas de pluie, pour une simple et bonne raison : les installations publicitaires sont un obstacle à la fermeture. Quant aux C3 Pluriel, leur cas est vite réglé. Sans les arches latérales, impossible de remettre la capote en place.
Solution intermédiaire : le pick-up, privilégié par Haribo. C’est haut, la benne est logeable…
Chez Skoda, partenaire qui fournit environ 290 voitures à l’organisation, son dispositif publicitaire est constituée d’Octavia Combi. Le hayon arrière est enlevé pour installer une plate-forme (avec arceaux, système de sonorisation) d’où seront jetés par des hôtesses à la condition physique d’athlète, au total, environ 713.000 bobs.
Petite nouveauté cette année : l’apparition d’une voiture électrique dans la caravane. Elle est sortie par Fruit Shoot, une marque de Teisseire. Cette voiture électrique rejoint une armada composée d’un pack roulant, un char portant un show BMX, et deux camions portant chacun une bouteille de cinq mètres. Deux mille heures de travail ont été nécessaires pour construire cette caravane, qui distribuera au total 540.000 planches de tattoos, et 280.000 bouteilles de Fruit Shoot.
La petite voiture électrique a été conçue par Welter Racing. Principal souci : l’autonomie nécessaire pour parcourir l’étape la plus longue, à savoir 221 km entre Seraing et Cambrai. La chasse au poids a donc été le principal nerf de la guerre. La petite voiture pèse 550 kilos. Elle est équipée de trois packs de batteries (54 cellules au total) pour une autonomie d’environ 260 km. La vitesse maxi de la petite voiture électrique est de 100 km/h.
Largement suffisant, puisque la vitesse maxi autorisée en caravane publicitaire est de 70 km/h. Et en général, la caravane évole à une vitesse moyenne de 30 km/h. Entre Arras et Amiens, près de six heures ont été nécessaires pour boucler les 189,5 km de l’étape.