En 1990, Poch, l’importateur de Lada en France, s’offre une campagne de pub dans laquelle oeuvre un « vendeur » incarné par un comédien pas encore très connu à l’époque : Albert Dupontel.
Avant d’incarner Bernie Noël, et d’enchaîner une brillante carrière de comédien et de réalisateur, Albert Dupontel a goûté aux joies de la pub. Pour Lada, plus précisément, où il incarne un vendeur tchatcheur. Plusieurs spots d’une même série sont diffusés en 1990, et tournent autour de la Lada Samara. La version 1100 au prix plancher de 39.990 francs, la Samara GLS, la garantie « Drakkar » de la Samara (deux années de plus, ça pouvait aider)… Deux autres spots mettent Dupontel à côté d’un break 1500, et d’un Niva. Avec à chaque fois le même slogan : « Tout ça pour… » suivi du prix, forcément canon.
Le prix, c’est l’atout maître de Lada, en France, pendant son âge, d’or français, à la fin des années 1980. La Samara est née fin 1984, avec trois portes, et y fait une carrière honorable, enrichie d’une variante cinq portes.
En 1990, année de diffusion des pubs avec Albert Dupontel, la gamme Lada est constituée de trois familles de modèles : les 1300 et 1500 (types 2105 et 2107, cette dernière étant disponible en break) à bases de carrosseries Fiat, la Samara, et le 4X4 Niva. Pour la Samara qui nous intéresse, trois cylindrées au programme : 1100 (53 ch), 1300 (65 ch) et 1500 (71 ch), trois moteurs quatre cylindres placés en position transversale, associés à une boîte manuelle à cinq vitesses. C’est une petite traction avant de 4 mètres de long.
Le catalogue de l’époque ne prévoit pas trente-six niveaux de finition. La 1100 3 portes est affichée à 40.990 €, et 43.490 € en cinq portes. La 1300 coûte 45.300 F (3 portes) ou 48.140 F (5 portes). Une finition GLS, avec kit carrosserie et jantes alu est vendue 52.225 F. Enfin, le haut de gamme 1500 est vendu 47.990 F (3 portes) ou 50.800 F (5 portes), alors que la Samara GLX est vendue 54.915 F. Histoire de mettre ces tarifs en perspective, on retiendra que la Citroën 2CV Charleston, à l’été 1990, est vendue 44.800 F, et qu’une Citroën AX 10E 3 portes vaut 47.000 F… un peu moins qu’une Renault 4 GTL Clan (47.900 F).
Cette année-là, les voitures de l’Est sont légion sur le marché français. Skoda, qui n’est pas encore passé dans le giron de Volkswagen, y vend sa Favorit 136 L. Sa carrosserie est signée Bertone, c’est comme la Samara une petite berline à hayon (3,81 m de longueur), à traction avant équipée d’un seul moteur, un 1.289 cm3 de 63 chevaux. Prix de vente de la Favorit : 46.990 F. Contrairement à la Lada Samara, la Skoda Favorit ne sera pas disponible en trois portes, mais un break arrive un peu plus tard.
Zastava, importé par André Chardonnet, qui a pris le nom de Yugo, vend toujours, en 1990, ses petites citadines à trois portes 45, 55 et 65 (de 34.000 à 44.000 F),mais c’est la Florida qui est attendue. Plus grande que la Samara (elle mesure 4.35 m), elle est dessinée par Giugiaro, et motorisée par un quatre cylindres Fiat de la Tipo. Elle est vendue 56.900 F. Dernière cousine de l’Est, également importée par Poch : l’Aleko 1600 fabriquée par Moskvitch. Elle rappelle nos anciennes Simca 1307. Son 1.569 cm3 de 71 ch est celui du Lada Niva. Prix catalogue : 53.950 F.
1990, c’est aussi l’année de l’engagement par l’importateur Poch des Samara T3 sur le Paris-Dakar. Des autos à la technologie Porsche (moteur et quatre roues motrices) lancées face aux Citroën ZX rallye-raid et Mitsubishi Pajero, qui se tiraient une bourre incroyable. Jacky Ickx et Christian Tarin ont occupé les baquets, tout comme Patrick Tambay.
La Lada Samara connaîtra par la suite deux autres déclinaisons vendues en France : un cabriolet quatre places, conçu par le carrossier belge EBS, qui prendra le nom de Natacha (vendu environ 90.000 francs en 1993) et une berline trois volumes, appelée Sagona.