Mazda est en train de réaliser une performance incroyable pour un petit constructeur : refonder totalement sa gamme et même l’étoffer, en quatre ans à peine. L’année 2015 devrait être unique en son genre pour Mazda qui va lancer trois modèles et pas des moindres, puisque tous stratégiques : la nouvelle citadine Mazda2, le CX-3, un SUV compact, et la nouvelle MX-5.
Gentiment séparé de Ford il y a quelques années, Mazda est en train de se reconstruire totalement, et à vitesse grand V. Nouvelles orientations stylistiques, nouveaux partis pris techniques… La traduction sur la route ? Les lancements successifs des Mazda CX-5, 6 et 3, qui portent à environ 7 000 le nombre d’autos écoulées sur le marché français en 2013. En France, et partout ailleurs, le petit Poucet a un appétit d’ogre en remettant les pieds dans deux segments porteurs : les citadines et les SUV compacts.
C’est la nouvelle Mazda 2 qui va ouvrir le bal, dès avril 2015, en sa qualité de copie conforme, en format réduit, de la grande soeur Mazda 3, elle-même largement inspirée de la très grande Mazda 6. C’est peu ou prou la recette BMW ou Audi, que de décliner bien davantage qu’un simple air de famille à chaque étage de la fusée. Ca a l’avantage d’asseoir une identité et de capitaliser sur un style qui plaît, mais ça peut aussi passer pour un cruel manque d’imagination.
Dans le cas de la Mazda 2, de la poupe à la proue, les références à la 3 cinq portes sont permanentes : le décroché des vitres latérales, la calandre et ses optiques rattachées, les plis de tôle, les feux arrière étirés… L’encombrement extérieur de la 2 la place au sommet de la catégorie (4,06 m), précisément comme la 3 dans son jardin. Là encore, la contenance annoncée du coffre (280 litres) n’est pas exceptionnelle au regard des dimensions extérieures. Et de profil, c’est le même choix (déroutant de prime abord) que de privilégier un capot très long, en proportion.
Dans l’habitacle (plutôt sympa), le volant, les compteurs, le levier de vitesses, l’écran tactile et la molette centrale paraissent interchangeables. Quant au caractère épuré de la planche de bord, et la disposition des aérateurs, c’est du nouveau MX-5 tout craché. Hormis la position de conduite, peut-on parier…
Tout le bagage technologique de la 3 est transposé dans la 2. On y retrouve tous les principes Skyactiv (moteurs et liaisons au sol optimisés, construction allégée), l’arrivée de l’affichage tête haute ou encore le système de récupération d’énergie au freinage i-Eloop.
Les trois moteurs essence (sans turbo) tournent autour du seul bloc 1.5 Skyactiv-G, décliné en trois puissances : 75, 90 et 115 chevaux, les deux premiers associés à une boîte à cinq vitesses, et le dernier à une boîte six. La transmission automatique à six rapports n’est disponible que sur le 1.5 90 chevaux. En diesel, un seul choix, qui oblige à s’orienter vers le sommet de la gamme : c’est le tout nouveau 1.5 Skyactiv-D de 105 chevaux qui va officier, associé à une boîte manuelle à six vitesses.
Comme le gros 2.2 D 150 des Mazda 3 et 6, il se passe d’un système de post traitement des Nox grâce en partie à son faible taux de compression. Les émissions de CO2, selon Mazda, atteignent seulement 89 grammes. Sur le choix du moteur diesel, Mazda prend encore une fois tout le monde à contrepied, en ne visant que du haut de gamme, alors même que la clientèle tend à se détourner, sur ce segment, du gazole, pour des questions de coût et de rentabilité.
Et comme sur la Mazda 3 encore, le positionnement tarifaire de la Mazda 2 l’amène tranquillement au dans la partie supérieure du segment. Compter de 14.450 € en entrée de gamme, jusqu’à 20.800 € en diesel Sélection, le niveau le plus complet. C’est 1.000 euros de plus que le modèle essence 1.5 Skyactiv-G de 115 chevaux.
La jonction entre les Mazda 2 et 3, c’est le tout nouveau CX-3 qui va s’y coller : une incursion dans le marché des SUV compact, qui explose, et dans lequel Mazda n’a jamais posé les roues en France. Comme ses soeurs de la gamme Mazda, le CX-3, présenté au Salon de Los Angeles, pour lui donner une carrure internationale, est plus grand que ses concurrentes directes : 4,27 m dans le cas du petit nouveau. C’est 15 centimètres de plus qu’un Renault Captur.
Le design ? Même topo que la Mazda 2. C’est joli, dynamique, mais plus vraiment surprenant, si ce n’est la monte pneumatique extrêmement généreuse (18 pouces en option), alors que la 2, elle, n’a droit qu’à des « roulettes » de 15 et 16 pouces. Ah si, l’originalité provient du toit « flottant » en apparence, et encore du capot long.
Côté moteurs, en Europe le diesel 1.5 105 chevaux est au programme, avec deux moteurs essence, partagés non plus avec la Mazda 2, mais la 3. On passe ici aux moteurs Skyactiv-G 2.0 en deux puissances : 120 et 165 chevaux ? La boîte automatique à six vitesses est annoncée, ainsi que ce qui fait défaut à la concurrence française : une vraie transmission intégrale, alternative aux deux roues motrices. Le CX-3 devrait être lancé au printemps 2015 en Europe. Et manifestement, on pourra passer de l’habitacle du CX-3 à celui de la Mazda 2 sans avoir l’impression de changer de voiture, comme en passant d’une Peugeot 208 à un 2008.
Dernier maillon de la reconquête façon Mazda en 2015 : le nouveau roadster MX-5, déjà présenté au Mondail de Paris 2014. Mazda avait révélé les lignes de la bête, l’habitacle, une longueur revue à la baisse (moins de quatre mètres), un poids en baise de 100 kilos. Tout au plus savait-on que le moteur serait un 1.5 Skyactiv-G, et que la boîte auto pourrait être adjointe. Le dévoilement de al fiche technique de la Mazda 2 laisse penser que c’est la puissance de 115 chevaux (clin d’oeil à la MX-5 NA) qui sera retenue pour le MX-5 dans un premier temps. Alors, elle sera belle ou belle, l’année 2015, chez Mazda ?