La grande quinzaine de l’automobile mondiale, à Paris, c’est parti ! Le salon est ouvert du 4 au 19 octobre, à la Porte de Versailles. Une grande édition, ou pas, l’année 2014 ? Il manque à coup sûr le grain de folie, la petite étincelle qui brille maintenant à Pékin, pour ne citer qu’un salon d’un pays gourmand de voitures. Paris 2014, c’est l’édition de la quasi généralisation de l’hybride, et du SUV. On en bouffe à toutes les sauces. Même la star du Mondial 2014, la Renault Espace, nous sert une partition « crossover ». C’est parti pour la découverte du salon en images !

Dix modèles qui méritent qu’on s’y attarde…

1. Renault Espace

Il a ouvert la voie en Europe il y a trente ans. C’est aujourd’hui l’un des derniers survivants de son espèce, alors il s’adapte, et les génies du marketing lui collent une étiquette de crossover. Ben tiens ! Renault tire encore une cartouche « décalage » pour revenir dans le haut de gamme.

L’offre s’apparente à ce que Peugeot a fait avec son 3008 : un mélange des genres pas vraiment harmonieux esthétiquement, mais convaincant à l’usage. Qu’en sera-t-il de l’Espace, qui succède à un modèle qui a péniblement tiré douze ans d’existence ? Renault joue encore sa crédibilité dans le haut de gamme, après dix années calamiteuses. Avec un moteur 1.6 dCi 130 (excellent au demeurant), ça fait doucement rire. Mais il y a aussi du dCi 160 Twinturbo, et un TCE 200 essence, avec boîtes EDC de respectivement six et sept rapports.

La modularité est plutôt bien fichue, les sièges sont maintenant escamotables dans le plancher après déverrouillage électrique, et le design intérieur est audacieux, avec console « flottante » (en cas de boîte EDC) et une tablette tactile  imposante. La qualité des matériaux est à double étage : impeccable dans les parties supérieures, nettement moins plus près du sol. Le meilleur, c’est un châssis à quatre roues directrices, disponible en option. Les tarifs seront connus début 2015.

2. Mazda MX-5

Ah, le petit roadster japonais d’inspiration anglaise… Révélé à Barcelone il y a quelques semaines, il fait sa première apparition dans un grand salon à Paris. Quelle chance ! Les gènes de la Miata semblent préservés. Avec le programme Skyactiv, la MX-5 ND doit être plus légère que sa devancière. Ca promet…

Même si le design est plus incisif, les fondamentaux sont là, avec le capot long, une répartition des masses à 50/50, des porte-à-faux réduits… Avec 3.91 m, elle rend dix centimètres à la MX-5 NC (4.02 m). Côté motorisations, il n’y aura toujours pas de turbo. Avec certitude, on attend un moteur 1.5. La puissance est toujours secrète. Un moteur 1.5 de 100 chevaux existe dans la Mazda3. Il y a de fortes chances qu’il soit retravaillé pour loger dans la MX-5.

3. Peugeot Quartz.

Une allure de buggy, pour annoncer le SUV du futur, avec un habitacle de berline, et surtout le i-cockpit, dont Peugeot ne veut plus se débarrasser. La chaîne de traction hybride essence développe 500 chevaux. Que de la gueule, Peugeot ! Le constructeur semble avoir trouvé son identité stylistique, et reprend une nouvelle fois la carrosserie bicolore, avec l’effet pan coupé à l’arrière.

4. DS Divine

A Paris, DS prend son envol, et ne s’appelle plus Citroën. La marque devient autonome. Certains concept cars n’arboraient déjà plus le double chevron. C’est le cas de la Divine. Ce nom est assez insupportable. Trop prétentieuse, la jeune marque ? Ou alors c’est juste une histoire de jeux de mots… Même arrogance dans l’habitacle, avec des diamants, une console centrale aux allures de colonne vertébrale…

A l’extérieur, en revanche, c’est un sans-faute. Même la « carapace » de tortue passe encore… Vivement que des influences stylistiques de Divine se retrouvent en série. Pour la technologie, c’est ancré dans la réalité, avec une chaîne de traction hybride essence.

5. Renault Eolab

Renault s’était arc-bouté sur ses certitudes en matière de mobilité électrique. Et voilà qu’il consent étudier une voiture qui consommerait en moyenne 1 l/100 km. Retour en arrière ? Non, c’est que les subventions de l’Etat français sont passées par là, et qu’il est peut-être temps de reconnaître que l’hybride effraie moins les acheteurs que le tout-électrique.

L’Eolab est un démonstrateur hybride, associant un petit moteur essence thermique à un moteur électrique et des batteries rechargeables sur secteur. La voiture a une caisse et une structure multimatériaux (alu, magnésium, plastique…) pour gagner du poids, et le gros travail sur l’aérodynamique (canalisation des flux d’air, par fermeture et ouverture de clapets, d’enjoliveurs de roues, suspension pilotée) rend l’affaire attrayante. Tout en donnant quelques indices sur l’avenir du design Renault.

6. Fiat 500 X

Capitaliser sur le succès de la 500 a des limites. Pas pour Fiat qui présente la troisième variante sur le même nom. Voici la 500 X, typée SUV, dans 4.25 m de long. On trouve quelques éléments de design de la 500 moderne, mais pour le reste, on change de planète : deux ou quatre roues motrices, une commercialisation prévue aux Etats-Unis, et des moteurs carrément costauds, de 110 à 170 chevaux en essence, et de 120 à 170 chevaux en diesel.

La commercialisation est prévue début 2015, avec une version typée « urbaine », et l’autre plus « baroudeuse ». Feu sur la Mini cinq portes, et sur la Mini Countryman !

7. BMW Série 2 cabriolet

La Série 2 reprend avec brio le flambeau des anciennes Série 3 et de la Série 4, dans le domaine du cab à l’élégance quasi intemporelle. La Série 4, montée en gamme, a laissé un vide comblé par une Série 2 qui a plus de prestance que l’ancienne Série 1 cabriolet (vous suivez ?). En résulte mon coup de coeur du salon, dans la catégorie « valeur sûre ». La capote en toile préserve un design classique. Une incitation à la balade, par n’importe quel temps.

8. Land Rover Discovery Sport

L’Evoque, compact, faisait un carton. Le Discovery Sport devrait lui emboîter le pas. Le « Disco » Sport est basé sur celui qui a posé de nouveaux jalons en matière de design chez Range et Land Rover. Les moteurs et la transmission intégrale sont identiques.

Il y a seulement de l’espace en plus à l’arrière, permettant d’accueillir sept personnes au total, sans perdre trop de sa sportivité. Assurément un bon coup pour élargir la clientèle qui ne trouvait jusqu’ici son bonheur que du côté des Allemands.

9. Mini Superleggera

Le concept n’est pas nouveau, mais c’est sa première apparition dans un salon européen. Un petit  roadster à deux places, façon barquette, ça évoque quoi ? Une Mazda MX-5, peut-être ? Quelle classe, cette Superleggera, avec l’aileron central arrière, et les feux en forme de demi-drapeaux anglais… C’est simple, on la veut.

10. Lamborghini Asterion

Ouf, la spirale infernale est interrompue. Avec la Veneno, on avait atteint le comble du mauvais goût, et une surenchère mal placée en matière de « design ». Lamborghini revient à un peu plus de mesure, et d’élégance, avec une ligne ramassée (une grosse Alfa 4C ?) qui rompt avec les pratiques plus anciennes de la marque.

La technologie embarquée est impressionnante. La bête est une hybride rechargeable, qui associe un V8 de 5.2 l à deux moteurs électriques. il y a 910 chevaux à exploiter, et des émissions de CO2 normalisées à 98 grammes.