Non content d’avoir réussi son retour dans la catégorie des citadines avec la Swift, Suzuki entend prendre sa place dans le monde des SUV compacts. Avec un atout peu répandu dans la catégorie : la transmission intégrale. Suzuki perpétue donc une sorte de tradition, et complète son offre tout-terrain entre la citadine SX4, et le dur de la famille, le Grand Vitara.
De la SX4, partagée avec Fiat (la Sedici), le S-Cross récupère l’air de famille, les optiques démesurées et le capot tombant. Le S-Cross navigue entre plusieurs eaux. Pas vraiment surélevé pour coller à la mode stylistique des SUV, il ressemble à un break gonflé. Difficile de trouver du charme à ce mix sans véritable identité, passe-partout, aux yeux particulièrement globuleux. Pour le coup de coeur, on repassera.
Avec 4,30 m de longueur, le SX4 devenant S-Cross gagne des prétentions familiales honorables, même si la modularité et la capacité du coffre (440 litres) n’ont rien d’extraordinaire.
Les voyages en famille n’auront pas lieu dans une ambiance de fête. L’habitacle est noir, austère, mais bien agencé et fonctionnel. Les versions équipées du système de navigation à écran tactile paraissent même plus dépouillées que celles dotées du simple autoradio, avec une multitude de boutons, qui occupe davantage l’espace.
Les plastiques souvent durs et sans charme renvoient le S-Cross à une vocation de véhicule utile plutôt que frimeur et tendance. Pourtant, l’équipement est pléthorique, quelle que soit la finition. Notre version Style, au sommet de la gamme, est la plus complète, avec la sellerie cuir, les feux au xénon, la caméra de recul, les aides au stationnement, la navigation. Un système de navigation qui a l’horrible défaut de mettre hors fonction l’écran tactile quand la voiture roule. Concrètement, pour modifier en cours de route un itinéraire programmé, il faut obligatoirement s’arrêter. Admettons pour l’aspect sécurité, mais là, Suzuki ne fait pas dans la demi-mesure. Ce n’est carrément pas pratique du tout.
Le sourire revient dès qu’il s’agit de regarder vers le ciel, et le très beau toit panoramique qui a l’avantage d’être ouvrant : ses deux panneaux coulissent pour laisser au-dessus des têtes une ouverture d’une soixantaine de centimètres en longueur, quand les Peugeot 2008 ou Nissan Qashqai doivent se contenter d’un toit en verre fixe. Pour offrir cette belle ouverture, le toit est scindé en deux parties. La première se lève, coulisse, et « pousse » la deuxième sous le pavillon. C’est malin, et le ballet du mécanisme est plutôt sympa à observer.
Sur la route, l’impression de manque de raffinement se confirme : le moteur diesel 1.6 DDiS de 120 chevaux d’origine Fiat n’est pas très discret, et couplé à une boîte à six rapports aux passages plutôt accrocheurs. En revanche, les performances sont suffisantes grâce au couple de 320 Nm, et à la légèreté de l’ensemble (1 305 kilos). La sobriété est sa principale qualité.
Nous avons relevé, lors d’un essai de plus de 2000 kilomètres une consommation moyenne de 6,1 l/100. Sur le papier, le S-Cross 1.6 DDis 120 est homologué pour 114 g d’émissions de CO2. Pas mal du tout, surtout avec une transmission intégrale !
Cette transmission, nommée Allgrip, est la pièce maîtresse du S-Cross, pour un surcoût de 1 900 € par rapport à la version 4X2. Quatre types de fonctionnement peuvent être sélectionnés depuis une molette placée sur la console centrale : le mode « Auto » fait du S-Cross un deux roues motrices par défaut, qui passe en 4X4 quand les conditions d’adhérence l’exigent. Le mode « Snow » se justifie, comme son nom l’indique, sur les surfaces glissantes, tandis que le mode « Lock », comme sur un vrai baroudeur, envoie un couple équivalent sur les roues avant et arrière.
Plus surprenante, car ce n’est pas la vocation du S-Cross qui préfère être mené tranquillement, la sélection « Sport » s’accompagne d’une gestion plus joueuse du moteur.
Le centre de gravité bas du S-Cross permet de conserver un agrément de conduite correct. Ce qui en fait, finalement, avec la transmission Allgrip, un véritable couteau suisse, unique en son genre : le S-Cross est idéalement situé entre les petits crossovers à deux roues motrices (Captur, 2008…) et les références plus cossues que sont les Nissan Qashqai ou Volkswagen Tiguan.
Ce positionnement se ressent dans les tarifs. De prime abord, les 27 890 € réclamés par notre S-Cross Allgrip Style peuvent paraître exagérés. Mais avec ce rapport prix-polyvalence, il n’existe qu’un seul rival, l’Opel Mokka, plus petit, mais disponible lui aussi avec la transmission intégrale qui fait le bonheur des montagnards.
Oh oui !
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Transmission intégrale rare dans le segment
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Sobriété
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Equipement complet
- Performances suffisantes
- Habitabilité
- Polyvalence
Oh non !
- Bruit et vibrations moteur
- Style sans charme
Suzuki SX4 S-Cross Style Allgrip
- 27 890 € (hors malus) ; gamme à partir de 18 990 €.
- Moteur 4 cylindres turbo-diesel, 1 598 cm3
- 120 ch à 3 750 t/mn
- Couple maxi : 320 Nm à 1 750 tr/mn
- 175 km/h
- 0 à 100 km/h en 13’’
- 6 CV
- Consommation homologuée : 4,4 l/100 km (mixte)
- Émission de Co2 : 114 g/km.
Équipement de série
- Sellerie cuir
- Sièges avants chauffants
- Toit vitré panoramique ouvrant
- Jantes alu 17 pouces
- Système de navigation
- Caméra de recul
- Feux au xénon
Dimensions
- Longueur 4,30 m
- Largeur 1,76 m
- Hauteur 1,57 m
- Garde au sol 165 mm
- Coffre : 440 litres
- Réservoir 47 litres
- Poids : 1 305 kilos