Moins d’une semaine après la sortie (bidonnée) de la dernière Citroën C3 de l’usine PSA d’Aulnay, c’est au tour du site Heuliez de Cerizay (Deux-Sèvres) de plonger dans le coma. Ce jeudi 31 octobre, les salariés ont été réunis pour un dernier coup de presse.
Le 30 septembre, le tribunal de commerce de Niort prononçait la liquidation judiciaire du carrossier Heuliez. Un mois était accordé à l’entreprise pour honorer ses dernières commandes. Le 31 octobre funeste, tant redouté, est arrivé. Dans la matinée, les salariés ont été symboliquement réunis pour un coup de presse, pas comme les autres : le dernier, mettant un coup d’arrêt à moins d’un siècle d’activité.
Les toutes dernières pièces embouties, une dizaine, sont des doublures de pavillon de Mia. Elles ont été signées par des salariés. Non sans une certaine émotion, bien entendu. A l’extérieur, autres symboles forts : la statue de bronze de M. Heuliez, le visage masqué, le corps vêtu d’un t-shirt portant l’inscription « Ne pas voir mourir mon usine », mais aussi des tenues accrochées au grillage de l’usine, et un cercueil représenté. Aux fenêtres d’un des bâtiments, « Adieu Heuliez », tandis que sur celles de la Tour H, inaugurée il y a vingt ans, un autre message explicite : « 290 salariés licenciés ».
L’aventure Heuliez est donc terminée. Sous cette forme, tout du moins. Celle du site de Cerizay est en sommeil. Le tribunal de commerce de Niort a validé la cession des actifs à une société d’économie mixte nommé La Fabrique régionale du Bocage. Cette SEM est composée de plusieurs actionnaires, qui ont apporté un capital total de 900 000 euros, dont 650 000 venus de la région Poitou-Charentes, le reste venant d’entreprises privées, et même du député local, qui a mis au pot.
L’objectif de cette SEM : préserver l’outil industriel, avec une quinzaine de salariés, jusqu’à ce que deux acteurs se positionnent fermement. La décision de l’un conditionne celle de l’autre. En clair, le groupe espagnol Cosmos XXI pourrait reprendre les actifs à la Fabrique régionale du Bocage si et seulement si Volkswagen lui confie un important marché de sous-traitance dans la fabrication de pièces détachées. Le cas échéant, cette production serait attribuée au site ex-Heuliez de Cerizay, qui était dans la short list de VW.