ESSAI – Chevrolet Spark 1.2 LTZ, minimaliste et mini maligne

Chevrolet a restylé début 2013 sa petite Spark, arrivée en France en mars 2010.  La puce fait les beaux jours de Chevrolet en France, puisque c’est son modèle le plus écoulé, qui séduit avec un argument massue : le prix. Même la version la plus huppée de la gamme parvient à rester in extremis sous la barre des 9.000 euros, grâce à une judicieuse politique de remise fixe, permanente, et sans conditions. Bonne affaire ou poudre aux yeux ?

Chevrolet Spark (21)

En prenant le contrôle du Coréen Daewoo il y a quelques années, Chevrolet s’est offert un savoir-faire qu’il ne maîtrisait pas, et des marchés desquels il était totalement étranger : celui des mini citadines, où la Matiz, à l’époque, bataillait contre d’autres spécialistes asiatiques, comme la Nissan Pixo, la Hyundai Atos ou encore ,la Kia Picanto. La Chevrolet Spark est l’héritière de cette stratégie, et en a conservé les avantages : un format de poche (3,64 m de long) et surtout cinq portes.

Pour le restylage, Chevrolet a tenté d’apporter un peu de pep’s à ce qui est, en théorie, un produit essentiel, quasi utilitaire. Trois nouveaux coloris font leur apparition, tout comme une double calandre plus haute. En finition LTZ, c’est à une Spark équipée de boucliers spécifiques (avec sortie d’échappement chromée à l’arrière), de bas de caisse monobloc, d’enjoliveurs d’antibrouillards, de barres de toit en alu, de nouvelles  jantes alu de 15 pouces qu’on a affaire. Voilà pour le look. L’aide au stationnement arrière, la climatisation manuelle, quatre vitres électriques, un système audio avec connectique complète et système Bluetooth, ainsi que les six airbags en font une petite particulièrement bien élevée, pour 12.190 euros, auxquels il faut retrancher 3.200 euros de prime.

A 8.990 euros, le ménage est vite fait dans la catégorie. Heureusement, car au tarif initial, la Spark 1.2 LTZ  doit lutter avec une Dacia Sandero Stepway Prestiqe 0.9 TCE 90 à 11.990 euros, nettement plus grande, ou des Kia Picanto et Hyundai i10 bien affûtées. Pas simple.

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Chevrolet a donc la bonne idée de ne pas laisser vivoter la Spark, en accordant 26 % de remise sans discuter, dans le cas de la 1.2 LTZ. Rien ne manque en dotation de série. Il serait carrément indécent de remarquer l’absence de système de navigation, même en option. D’ailleurs, le catalogue des suppléments est réduit à peau de chagrin, avec le contrôle de trajectoire ESC à 300 euros, et la peinture métal à 410 euros.

Là où la Spark flirte avec le low cost, c’est dans la qualité des matériaux intérieurs : moquette indigente, vis apparentes et ajustement cheap sont rapidement visibles, même si les apparences sont sauvées avec un tableau de bord complet (toutes les concurrentes n’ont pas d’aérateurs centraux) et au look soigné, avec un revêtement laqué sur la console centrale, et des motifs agréables sur la planche de bord.

Chevrolet Spark (9)

Bon point aussi pour les inserts couleur carrosserie sur le tableau de bord, et les contre-portes. En revanche, le combiné d’instrumentation devient de plsu en plus insupportable, aussi bien en matière de design suranné que de qualité. Un rapide examen du coffre, totalement dépourvu de garnitures, renvoie directement aux sources minimalistes de la Spark. Est-ce au final si gênant ? Non, dans le cas de la finition LTZ, qui donne le change en équipements qui facilitent la vie quotidienne, et qui ne fait pas dans l’austérité.

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Les inserts de couleur dans l’habitacle, rappelant la carrosserie, se retrouvent aussi sur les sièges, partiellement habillés d’un horrible cuir de synthèse gris clair. Un tissu classique n’aurait pas fait moins pauvre. Le tissu jaune, combiné à la teinte extérieure Papyrus, est vite salissant. Le choix d’une teinte extérieure plus classique règlera l’affaire, puisque le gris reprendra sa place. Question de philosophie !

Cet habitacle, mi-figue mi-raisin, question présentation, affiche en revanche des cotes on ne peut plus raisonnable pour une citadine de 3,64 m. La hauteur sous pavillon, et l’espace aux jambes, à l’avant comme à l’arrière, en font un engin très pratique et accueillant, à condition de considérer la Spark comme une quatre places. Les roues aux quatre coins sont une évidence, quand il s’agit d’optimiser l’habitabilité. Tout se paye en capacité de chargement du coffre, médiocre, avec 170 litres. Heureusement, la banquette arrière rabattable, simple à manipuler, peut occasionnellement sauver la mise.

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Si elle joue l’embourgeoisée chic, la Spark sait rester svelte : 864 kilos sur la balance, ça reste une valeur rare sur le marché, tout simplement. Tout bénéfice pour la mécanique ? Dans l’absolu, oui. Deux moteurs animent la Spark : un 995 cm3 de 68 chevaux, et un 1.206 cm3 de 81 chevaux, réservé à la finition LTZ. Rapporté aux 864 kilos de la puce, il y a peut-être de quoi faire quelques étincelles. Si la sonorité de ce quatre-cylindres ressemble à s’y méprendre à celle d’un trois-cylindres, le semblant de sportivité s’évanouit dès les premiers mouvements. Enorme déception que cette mécanique franchement molle.

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Même en ville, où il n’est pas nécessaire de lui voler dans les plumes, elle semble, à la peine. L’étagement long de la boîte de vitesses est la meilleure arme anti-escapades extra-urbaines. Dommage, car le maniement de la boîte, net et précis,  éclaircit le tableau. Si la consommation reste honnête en ville, le bilan devient très moyen en tenant compte de virées sur tous les terrains.

Mesurer 7,1 l/100 de moyenne au terme de l’essai n’a rien de reluisant. Ce qui s’explique par la nécessité de cravacher dès qu’une côte survient, qu’il faut s’insérer dans la circulation, ou que l’horizon se dégage. Ceci dit, une Renault Twingo 1.2 16V 75 chevaux ne fait pas mieux, et souffre autant du travail fait pour abaisser les émissions de CO2. La direction floue au point milieu mettra vite un terme aux velléités de conduite un tantinet dynamique.

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Le bilan

La nouvelle Chevrolet Spark parvient à s’offrir un petit supplément d’âme dans cette finition LTZ, avec un look aguicheur et un équipement complet pour un prix remisé très serré. A ce tarif-là, l’habitacle généreux, compte tenu des dimensions extérieures réduites, idéales pour la ville, rendra pas mal de services aux petites familles. Mais le moteur de 81 chevaux étouffé casse cette belle dynamique, et fait même passer la finition assez légère pour un détail accessoire. A ne réserver qu’à un usage strictement urbain.

Chevrolet Spark 1.2 LTZ  

Chevrolet Spark (1)

  • 12.190 euros (8.990 avec la remise permanente de 3.200 euros sans conditions)
  • 1.206 cm3
  • Couple : 111 Nm à 4.800 tr/mn
  • 81 chevaux
  • Boîte cinq vitesses
  • Emissions de CO2 : 119 gr/km
  • 5 CV
  • Vitesse maxi : 164 km/h
  • 0 à 100 km/h en 12.1 secondes

Equipement de série

  • Climatisation manuelle
  • Quatre vitres électriques
  • Rétros électriques
  • Système audio à six haut-parleurs, connectique USB et IPod
  • Système Bluetooth
  • Aide au stationnement arrière
  • Jantes alu 15 pouces
  • Boucliers et bas de caisse « sport »
  • Feux antibrouillard
  • Six airbags

Oh oui !

  • Equipement de série
  • Habitabilité étonnante
  • Maniement de la boîte de vitesses
  • Présentation pimpante

Oh non !

  • Finition et matériaux intérieurs légers
  • Mécanique étouffée réservée à un usage urbain

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