La nouvelle Peugeot 308 sera présentée en septembre à Francfort. Le Lion devra jouer les gros bras sur les terres allemandes. Surtout en sachant que la nouvelle venue va défendre la montée en gamme de la marque. Domaine où les Allemands excellent, justement. Il y a du gros défi dans l’air.
Elle succède à la 308 en s’appelant 308 et en n’étant pas un banal restylage ? Il y a de la révolution dans l’air. La Peugeot 308 est la première Peugeot à ne pas faire évoluer la numérotation en changeant de génération. Pas de 309 à l’horizon (c’est de l’humour, la 309 était en fait, initialement, une Talbot, nommée Arizona, qui devait succéder à l’Horizon en 1985) tandis que la 301, censée remettre les compteurs à un, part batailler à l’international.
Le principal, c’est le premier chiffre : le 3. Qui signifie, dans les gammes contemporaines de Peugeot, l’appartenance à la catégorie des compactes. La nouvelle 308 ne court plus après les centimètres supplémentaires. Elle reste cantonnée à 4,25 m en longueur (ce qui est plus court qu’une Renault Mégane) pour 1,46 m de hauteur tout en promettant un volume de coffre de 470 litres !
En maintenant les dimensions à un niveau raisonnable, la nouvelle 308 affiche une finesse qui faisait défaut au milieu de gamme Peugeot depuis la 306. Souvenez-vous du choc que fût la présentation de la 307, avec un volume habitacle plus haut perché que la moyenne, à mi-chemin entre une berline et un monospace… La 308 II poursuit l’oeuvre de la 308 I et revient à la « bagnole » et à des sensations plus orientées vers le plaisir de conduite, chères à Peugeot.
La nouvelle plate-forme modulaire EMP2 adoptée par la 308 permettrait, selon Peugeot, de gagner 140 kilos par rapport à la génération précédente. Par définition, l’agilité et les consommations ne devraient être que meilleures à motorisation équivalente. D’ailleurs, Peugeot, qui n’a pas dévoilé la palette de moteurs, promet une version émettant moins de 85 grammes de CO2 par kilomètres. Ce qui revient à placer une 308 au niveau d’une Renault Clio IV 1.5 dCi 90 avec ses 83 gr.
L’armada des 1.6 e-HDI sera sans doute très attendue, pas moins que les nouveaux trois-cylindres essence, qui développeront dans les versions supérieures 110 et 130 chevaux. Deux moteurs qui seront produits à la Française de Mécanique, à Douvrin (Pas-de-Calais). La gamme Diesel sortira de l’usine de Tremery (la 308 sera assemblée à Sochaux). Et pourquoi-pas, dans la foulée, l’Hybrid-Air en 2016 ?
Le plaisir de conduite sera enfin suggéré par le design de la planche de bord, que Peugeot appelle « cockpit » depuis l’arrivée du 3008. Et même i-cockpit dans le cas de la nouvelle 308. Bref, le tableau de bord reprend les astuces de la 208 et, par extension, du 2008, à savoir un volant de taille réduite et un affichage déporté de l’instrumentation, à la base du pare-brise. Peugeot affirme à qui veut bien l’entendre que cet agencement est plébiscité par les acheteurs de 208. Comme dans la 208, y-aura-t-il débat sur la lisibilité des compteurs en fonction de la corpulence du conducteur-pilote ?
Pour mieux déstabiliser les nouveaux arrivants aux commandes, le compte-tours, sur le compteur de droite, se lira de droite à gauche ! A des allures prohibées, les aiguilles indiquant la vitesse et le régime moteur se rejoindront. Qu’ils sont taquins, le designers de Peugeot !
Mieux que l’affichage déporté, autant noter le caractère épuré du design. L’écran multimédia de 9,7 pouces est cerné par les aérateurs. Le tout est orienté vers le conducteur. L’ensemble rappelle sans détours l’ambiance générale qui se dégageait de l’habitacle du (magnifique) concept-car SR1, dévoilé en 2010.
Sur la 308, l’écran permettra de piloter la navigation, l’autoradio, mais aussi la climatisation automatique. Ce qui a autorisé les designers à avoir recours à un minimum de boutons. Tant mieux pour l’ergonomie. En tout cas, c’est assez nouveau, et la simplicité affichée rappelle davantage la nouvelle Audi A3 que la Volkswagen Golf.
Ce qui se voit dedans est rappelé dehors. Finies les complications inutiles. A l’avant, la calandre principale est dite « suspendue » et soulignée d’une calandre inférieure, nettement moins effrayante et démesurée que sur les premières 308. Les feux, qui rappellent le 2008, pourront être équipés de la technologie « full led » qui pousse vers la sortie les loupiottes au xénon, et donne encore plus de liberté aux designers. Tous les éclairages sont à leds, comme ce peut être le cas en option sur la dernière Seat Leon.
A l’arrière, pas d’exubérance non plus, avec la « griffe » qui déborde sur les ailes, et les trois barrettes verticales à leds. Le plus étonnant reste peut-être le creux dessiné au bas du hayon arrière. C’est assez peu pour dérouter. Suffisant pour rassurer les partisans de l’élégance discrète.