Englué dans une sous-activité chronique, avec des ventes qui demeurent en-deçà des espérances, Mia Electric tente de se refaire une santé et étoffe son offre, trois ans après la création de l’entreprise, née de la scission avec Heuliez. Une nouvelle tête est chargée de piloter ce nouvel épisode : Kirsten Roennau, qui a succédé le 17 avril à Laurent Buffeteau, le directeur général démissionnaire.
Une nouvelle stratégie, c’est ce qu’attend visiblement Edwin Kohl, l’actionnaire principal de Mia Electric, qui a déjà mis au pot une cinquantaine de millions d’euros pour accompagner le lancement de la petite Mia, petite urbaine électrique à trois ou quatre places, qui se caractérise par la position centrale du conducteur.
Malgré un prix de vente abaissé à 11.500 euros (bonus écologique déduit) avec une offre de location de batteries mensuelle, les ventes ne décollent pas (700 ventes en 2012 au lieu de 12.000 espérées) et l’usine ne fonctionne pas le vendredi. Kirsten Roennau sera chargée de développer les marchés internationaux, et de séduire les collectivités. Ca tombe bien, en février, l’UGAP, la centrale d’achat pour l’Etat et les collectivités en France, a annoncé avoir retenu Mia Electric pour fournir jusqu’à 500 voitures pendant trois ans.
Le bureau d’études, lui, a planché sur des évolutions notables, histoire de séduire les marchés du nord… et du sud. La climatisation devrait être disponible en juin, en option. « Le compresseur, l’échangeur, modifient beaucoup de choses, décrit Patrick Largeau, le patron dudit bureau d’études. La voiture a dû repasser le crash test. On a dimensionné au plus près ». Le poids étant l’ennemi de la voiture électrique façon Mia Electric, une Mia climatisée ne pèsera que vingt-cinq kilos de plus qu’une Mia classique.
Dans le même ordre d’idée, un kit grand froid sera lui aussi proposé en option, pour séduire les marchés nordiques, cette fois. Il comprend « un chauffage additionnel à essence ou au diesel avec un réservoir latéral de cinq litres, qui permet de réchauffer plus vite ». Autre innovation : une couverture chauffante pourra maintenir les batteries au-delà de zéro degré, ce qui facilitera leur fonctionnement par -20 degrés. « Entre 0 et -20 degrés, la batterie fonctionne, mais la voiture marche en mode dégradé » explique Patrick Largeau. Pour prévenir le mode dégradé et les difficultés de charge, par grand froid, Mia Electric conseille de recharger le véhicule dès l’arrivée, sans attendre le lendemain, et programmer le chauffage de veille le soir (avec l’option pack confort en option à 538 euros), quinze à vingt minutes avant le départ. Avec le kit grand froid, plus besoin d’y penser ! Les deux couvertures chauffantes, positionnées entre les batteries et les plaques, incluses dans le kit grand froid, se déclencheront automatiquement, ou leur démarrage pourra être forcé.
Ces deux évolutions paraissent cependant mineures, à côté du challenge que représente la pile à combustible. Un prototype de Mia L (la version longue, de 3,19 m) tourne à la pile à combustible depuis mai 2012, intégrée à la chaîne de traction d’une Mia 12 kWh. « On vise un véhicule hybride électrique-électrique » avance, un brin mystérieux, Patrick Largeau.
L’enjeu est clair : l’augmentation de l’autonomie vise à « accroître la disponibilité, sur vingt-quatre heures, d’une voiture ». Et qui pourrait glaner les opérateurs d’auto-partage, voire les taxis. La technologie visée, selon Patrick Largeau, c’est « une petite pile en tant que prolongateur d’autonomie. Pas pour être source d’énergie principale ». L’idée est de transformer l’hydrogène à l’état gazeux contenu dans un réservoir (dont le plein pourrait être fait rapidement) en électricité, pour fournir les batteries en cours de roulage. La Mia à pile à combustible devrait afficher 500 kilomètres d’autonomie, et devrait être commercialisée en 2015.
D’ici-là, la gamme s’élargira par le bas, probablement à l’été 2014, avec une Mia découvrable inspirée du concept Rox, montré au salon de Genève 2012. Une auto ludique, décapotable, basée sur la Mia L, où les matières souples pesonnalisables se clipseront sur la structure. Voilà qui rappelle la Citroën Mehari… Point de bicylindre dans la Mia, mais une propulsion électrique, forcément. Le gain de poids favorisera, quant à lui, l’autonomie.
Des versions plus classique (et fermées) de la Mia sont enrichies, depuis le 18 avril (jour de l’inauguration d’un Mia Store à Anvers, en Belgique), d’associations personnalisables de couleurs sur les jantes, les panneaux de carrosserie, le toit, les rétroviseurs, et les supports de plaques minéralogiques.
Au bas mot, 1 066 variantes sont possibles. Le succès de la Miamore, blanche et orange, limitée à cinquante exemplaires, tous rapidement vendus, a sans doute incité Mia à poursuivre sur cette voie. A tel point que même la version utilitaire (U) a droit à sa version fun, nommée Bluestar.
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