Renault s’est offert les services du designer britannique Ross Lovegrove pour concevoir la Twin’Z, et tenter de réinterpréter la petite citadine. A Renault le dessin originel, inspiré, dans l’esprit, des R5 et Twingo 1 ; à l’équipe de Ross Lovegrove l’habillage et la conception de l’habitacle. Il y a du délire, et des pistes sérieuses dans cette petite auto-là.
Si les applications de leds, de la poupe à la proue, envahissaient les carrosseries de nos voitures, ça risque de mettre un beau bordel sur nos routes à l’avenir. Et le gouvernement obligera les conducteurs à avoir des lunettes de soleil sous le nez. La Renault Twin’Z est probablement la championne de l’utilisation des leds, puisqu’on en trouve sur les feux (logique), les montants de pare-brise, le pavillon en verre et le hayon arrière. Dans l’habitacle, épuré (il n’y a pas de planche de bord en tant que telle, mais deux écrans à peine), le désir de simplicité est littéralement contrarié par la profusion de sources lumineuses, jusque dans l’armature des sièges. Pour l’ambiance zen, c’est raté. Mais que voulez-vous, les leds, c’est synonyme de technologie, et ça permet toutes les audaces en matière de design.
Pourtant, de prime abord, la Twin’Z n’a rien d’une petite délurée. En 3,62 m de long (Renault provoque la nostalgie, avec un volume général rappelant la Renault 5 : rupture marquée entre capot et pare-brise, feux avant carrés, hayon plat et pentu. De la Twingo, dont Renault dit également s’inspirer, on peut à la rigueur retenir un espace intérieur optimisé… et le début du nom, bien sûr. L’habitacle s’étend grâce aux immenses roues (18 pouces) poussées aux quatre coins, et à une architecture nouvelle sur une Renault, hormis l’installation d’un moteur électrique de 68 chevaux (50 kw) : la Twin’Z est une propulsion, et le moteur est installé à l’arrière. Un choix qui devrait être retenu en série pour la succession de la Twingo 2 et de la Smart Fortwo, étudiée avec Mercedes-Benz. Les quatre packs de batterie lithium-ion sont logées sous le plancher. Malgré cette technologie, la Twin’Z est donnée pour 980 kilos, alors qu’une Zoe flirte avec la tonne et demie.
Renault ne dit pas un mot sur la capacité du coffre arrière, qui a l’air ridicule (est-il secondé par une malle à l’avant ?), mais insiste sur les portes à ouvertures antagonistes, commandées électriquement par effleurement. La rétrovision est assurée par des caméras… mais la restitution de l’image ne risque-t-elle pas de « bouchonner » sur seulement deux écrans installés dans l’habitacle ? Ce cinquième prototype censé éclairer sur la stratégie de design de Renault (après DeZir, Captur, R-Space et Frendzy) annonce clairement la future entrée de gamme du Losange. Sans leds, sans caméras de rétrovision, et avec une vraie planche de bord. Avant 2016 ?
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