La déclinaison Renault Sport de la Clio IV débarque, et a la lourde charge d’assurer une succession digne aux citadines vitaminées au Losange. La R 5 Turbo, la Super 5 GT Turbo, les Clio 16S, Williams et RS peuvent-elles transmettre le flambeau à la petite dernière sans se soucier d’un éventuel galvaudage de label sportif ?
Dévoilée au Mondial de Paris en octobre, la Clio IV RS avait laissé une impression mitigée. Oui, le design de la version sage est remarquable, mais celui de la petite canaille ne s’en différencie pas assez. Un nouveau bouclier avec une lame à l’avant, un diffuseur à l’arrière et une double sortie d’échappement, un imposant becquet au sommet du hayon et des jantes alu de 18 pouces, est-ce suffisant pour donner davantage de caractère à la Clio ?
Pas vraiment, d’autant que la Clio RS dernière génération passe aux cinq portes, pour des raisons d’économies de conception. Alors lui greffer des ailes élargies spécifiques, vous n’y pensez même pas…
La révolution est un peu plus nette sous la robe. La Clio revient aux amours de la R5, et adopte un turbo, qui équipe déjà le petit moteur 1.6 pioché dans la banque d’organes de l’Alliance Renault-Nissan, pour remplacer le 2.0 atmosphérique de la Clio III. Cette fois-ci, stop à la course à la puissance : la nouvelle Clio RS revendique 200 chevaux tout rond, contre 203 à la Clio III, et impose la boîte à double embrayage EDC (avec palettes solidaires de la colonne de direction), couplée au RS Drive, qui propose trois lois de passages des rapports, de réponse à l’accélérateur et d’assistance de direction. En mode « Normal, les rapports passent en 200 millisecondes, contre 170 ms en mode Sport, et 150 ms en mode « Race », qui déconnecte l’ESP.
Avantage de la boîte EDC : elle permet l’instauration d’un gadget sympathique, le lauch control, qui optimise le départ arrêté. Le 0 à 100 km/h est abattu en 6,7 secondes, selon Renault. Pied gauche sur le frein, palettes actionnées simultanément, le régime moteur grimpe à « seulement » 2.500 tr/mn (sa plage la plus favorable). Il suffit ensuite de lâcher le frein, et de monter les rapports avec la palette droite…
A l’autre extrémité de cet exercice sauvage, la nouvelle Clio RS sait être une citadine recommandable et raisonnable, avec un couple de 240 Nm disponible à seulement 1.750 tr/mn, pour évoluer sur un filet de gaz. Une vraie révolution, sachant qu’il fallait chercher les 215 Nm de Couple maxi à 5.500 tr/mn sur la Clio III ! Une tempérament plus policé qui explique aussi peut-être la chute significative des émissions de CO2. La nouvelle Clio RS est homologuée avec 144 gr par kilomètre, ce qui la sanctionne de « seulement » 300 euros de maudit malus écologique, à ajouter au tarif de base de 24.990 euros, hors options.
Ci dessous, un aperçu des capacités de la Clio RS sur circuit, dans les mains d’Arnaud Sarrazin, à Abbeville (Somme).