PAR BENOÎT FAUCONNIER
Inexistants donc largués sur le segment des SUV haut de gamme, arrivés en retard sur celui des SUV de milieu de gamme, Peugeot et Renault débarquent en force et simultanément sur celui, à défricher des SUV compacts. Encore une belle baston, à arbitrer dès le printemps.
Non contents de se marquer continuellement à la culotte quant aux lancements commerciaux de leurs best sellers, Clio et 208, et de leurs dérivés, Renault et Peugeot continuent de se flairer les miches sur des déclinés prometteurs. Peugeot a présenté le 7 janvier les lignes définitives de son 2008, et Renault a fait de même, ce 11 janvier, pour son Captur.
Deux autos qui vont boxer dans la même catégorie : les SUV compacts. Un terrain pas vraiment engorgé pour le moment, la catégorie des SUV s’étant d’abord remplie par le haut de gamme, où brillent les Français… par leur absence. Pour autant, Peugeot part de moins loin que son rival au Losange, et a pu capitaliser sur le succès du 3008, qui a offert au Lion une certaine légitimité.
Voici donc le 2008, une vingtaine de centimètres plus long que la 208, pour atteindre 4,16 m. Dans ces dimensions, conjuguées à la garde au sol un peu relevée, seul le Nissan Juke a tenté le coup et gagné son pari, assez osé. Et pourquoi ne pas reprendre la recette à la sauce Renault, la maison-mère ? D’autant que le nouveau design Renault, impulsé par les équipes de Laurens Van de Acker, semble se prêter au caractère fun de ce segment naissant.
Bref, 2008 et Captur ont des arguments à faire valoir : un prix sans doute plus proche des 20 000 que des 30 000 euros, et un désintérêt croissant des clients pour les berlines classiques.
Sur le 2008, le design est nouveau, moins tarabiscoté que celui du 3008, et plus équilibré que celui de la 208, même si Peugeot reprend la calandre flottante et les feux arrières en « griffe », à leds. Les volumes généraux ont été annoncés à plusieurs reprises, sur deux concepts cars : l’Urban Crossover, et plus récemment, au Mondial 2012, avec un 2008 Concept dans un vert fluo pas très heureux.
Le 2008 sera proposé avec une base mécanique connue, qui reprend en essence le trois cylindres de la 208 (82 chevaux d’abord) puis les e-HDI en diesel. Pas davantage de détails sur la chaîne de traction : sera-t-il une simple traction avant, ou un vrai 4×4 ?
La stratégie de commercialisation, elle, est connue : le 2008 sera un des premiers véhicules « mondiaux » de Peugeot, avec la 301. Il a vocation à se retrouver sur les routes d’Europe et des pays émergents à forte croissance. Il sera d’ailleurs produits dans trois sites différents : en France, à Mulhouse, en Chine, à Wuhan, et au Brésil, à Porto Real.
Le Renault Captur affiche des dimensions similaires à celles de son rival. Avec 4,12 m de longueur, il est très proche de la Clio IV (4,06 m). D’ailleurs, Renault lui a offert un dérivé de la plate-forme de Dame Clio. La filiation est encore plus évidente au niveau du design, au détail près que la personnalisation est un peu plus poussée sur le Captur, qui pourra bicolore, avec une teinte de toit différente de celle de la carrosserie.
Dans l’habitacle du Captur (celui du Peugeot 2008 est encore secret pour l’instant), beaucoup d’éléments sont repris de la Clio (commandes de clim, platines de commandes sur les portes, volant, système MEDIA NAV ou R-Link)… Les sièges, en revanche, sont propres au petit SUV.
Pour la partie mécanique, Renault ne dévoile pour l’heure que les émissions de CO2 les plus basses, à savoir 96 g/km, contre 99 au rival de chez Peugeot. Un résultat qui devrait être obtenu avec le 1.5 dCi 90 chevaux. La gamme de moteurs, ainsi que le mode de transmission, seront dévoilés au salon de Genève. Le Captur sera produit dans l’usine espagnole de Valladolid.