PAR BENOÎT FAUCONNIER
Au beau milieu du plan de soutien à la filière automobile en France, concocté par le gouvernement, se trouve un encouragement à l’achat de véhicules propres. Le barème du bonus écologique (qui s’appuie sur les seules émissions de CO2) évolue (un peu) au 1er août, et reste en vigueur sous cette nouvelle forme jusqu’au 31 mars 2013. Les voitures hybrides et électriques bénéficient du plus gros coup de pouce.
En soutenant surtout l’achat de voitures hybrides et électriques, le gouvernement ne prend pas de gros risques financiers, tellement les ventes de ce type de véhicules sont faibles. Hormis Toyota, qui démocratise vraiment le système hybride sur sa Yaris (fabriquée en France à Onnaing, près de Valenciennes), et qui développe une gamme complète, il faut sortir le gros carnet de chèque pour s’offrir une hybride. Une aide renforcée permet donc d’aligner plus ou moins les tarifs sur ceux de modèles à gazole.
L’hybride made in France, elle, ne court pas vraiment les rues, vu son positionnement haut de gamme. Seuls quatre modèles sont recensés, tous combinant moteur à gazole et électricité, et vendus au-delà des 30.000 euros : la Peugeot 508 (39.200 euros), la Peugeot 508 RXH (45.800 euros), la Peugeot 3008 Hybrid4 (37.600 euros) et la Citroën DS5 Hybrid4 (40.200 euros).
Côté voitures électriques, l’offre est encore moins pléthorique que celle des hybrides, malgré une technologie exploitée de longue date. La production sortant d’usines françaises est réduite à portion congrue. Ses ambassadrices ? La Mia, déjà commercialisée, le Renault Kanggo, fabriqué à Maubeuge, et la Renault Zoé, qui arrivera à l’automne, assemblée à Flins.
Un rapide coup d’oeil sur le catalogue du marché français renverra aussi vers les « étrangères » Peugeot Ion et Citroën C-Zéro, clones de la Mitsubishi I-Miev, Renault Fluence, Nissan Leaf ou Chevrolet Volt/Opel Ampera. La biplace Renault Twizy est hors catégorie, puisque homologuée comme quadricycle léger, donc pas inéligible à toute forme d’aide gouvernementale.
Dommage que le gouvernement n’ait pas profité de ce plan pour revoir en profondeur le système de bonus/malus écologique : une ineptie uniquement basée sur les émissions de CO2 par kilomètre, qui privilégie donc les moteurs à gazole. Or, qualifier les moteurs à gazole de « propres », malgré des émissions de CO2 inférieures, est une grosse connerie. Les diesels, même modernes et équipés de filtres, restent davantage chargés en particules fines, nocives pour la santé des humains, que les moteurs à essence.
Voici le nouveau barème du bonus écologique en vigueur depuis le 1er août (entre parenthèses, les anciennes aides).
Montant du bonus pour les voitures hybrides :
Emissions de CO2 inférieures à 20 gr : 30 % du coût du véhicule neuf, avec un plafond de 7.000 euros. (plafond de 5.000 euros auparavant)
Emissions entre 21 et 50 gr : 20 % du coût du véhicule neuf, avec un plafond de 5.000 euros.
Emissions entre 51 et 60 gr : 4.500 euros (3.500 euros auparavant).
Emissions entre 61 et 110 gr. : 10 % du coût du véhicule neuf, avec un plancher de 2.000 euros, et un plafond de 4.000 euros (plafond de 2.000 euros auparavant).
Montant du bonus pour les autres voitures (électriques, ou thermiques) :
Emissions de CO2 inférieures à 20 gr. : 30 % du coût du véhicule neuf, avec un plafond de 7.000 euros (plafond de 5.000 euros auparavant).
Emissions entre 21 et 50 gr. : 20 % du coût du véhicule neuf, avec un plafond de 5.000 euros.
Emissions entre 51 et 60 gr. : 4.500 euros (3.500 euros auparavant).
Emissions entre 61 et 90 gr. : 550 euros (400 euros auparavant).
Emissions entre 91 et 105 gr. : 200 euros (100 euros auparavant).
Zone neutre (ni bonus ni malus) :
Elle reste inchangée, pour des émissions allant de 106 à 140 grammes.
Le barème du malus écologique (inchangé)
Emissions entre 141 et 150 gr. : 200 euros.
Emissions entre 151 et 155 gr. : 500 euros.
Emissions entre 156 et 180 gr. : 750 euros.
Emissions entre 181 et 190 gr. : 1.300 euros.
Emissions entre 191 et 230 gr. : 2.300 euros.
Emissions supérieures à 231 gr. : 3.600 euros.