Coup de tonnerre dans les Deux-Sèvres ! Une partie de la collection Heuliez sera proposée à la vente aux enchères Artcurial, pendant Le Mans Classic, le 7 juillet.
La collection Heuliez, c’est environ quatre-vingts voitures, études de style ou prototypes exceptionnels, souvent uniques, qui retracent en partie l’histoire du carrossier de Cerizay.
Trente-huit de ces voitures seront proposées à la vente le 7 juillet par Artcurial, pendant Le Mans Classic, l’épreuve d’endurance de véhicules historiques.
Histoire d’appater le chaland, deux de ces voitures ont été montrées à la vente aux enchères de Rétromobile, vendredi dernier : la Citroën SM Espace, équipée d’une étude de toit ouvrant à lamelles rétractables dans un montant central (estimée entre 200 000 et 300 000 €), et la WM P88 numéro 51, qui a battu le record absolu de vitesse dans la ligne droite des Hunaudières en 1988, avec plus de 405 km/h aux mains de Roger Dorchy (estimée entre 150 000 et 250 000 €).
La Porsche 914-6 Murene, dessinée par Jacques Cooper, le papa du TGV, sera aussi mise en vente.
Les voitures de la collection Heuliez sont conservées par l’entreprise (sauvée en juillet 2010 et scindée, depuis, en deux activités distinctes et indépendantes) mais ne sont pas montrées au public. Le démantèlement programmé de cette collection unique, c’est une perte inestimable pour la patrimoine automobile français. Cette collection revêt un caractère exceptionnel parce que les voitures sont encore réunies. Plusieurs perles rares (dont la Heuliez Pregunta) avaient déjà été vendues au compte-goutte.
Ces survivantes résument, dans leur exceptionnelle unité, la force créatrice d’Heuliez depuis la fabrication des premières carrioles. On y trouve des maquettes en plâtre, et surtout des voitures qui ont fait la gloire du carrossier dans les plus beaux salons européens (Citroën ZX Vent d’Ouest, Renault Safrane Long Cours, Heuliez Intruder ou Raffica).
Certaines études, proposées aux constructeurs français, sont restées lettre morte (Peugeot 405 Coupé, Peugeot 309 break, Citroën AX Evasion, Citroën XM tricorps).
L’éparpillement de l’histoire matérielle d’une si belle entreprise n’est pas bon signe. On dit toujours qu’il est important de connaître d’où l’on vient pour savoir où on va.
Une décision d’autant plus étonnante qu’en juillet 2010, François De Gaillard, l’un des dirigeants actuels d’Heuliez, avait découvert la collection réunie dans un ancien atelier. L’enthousiasme affiché à l’époque par le repreneur d’Heuliez, ingénieur passionné d’automobiles, qui a baigné dans les bureaux d’étude, laissait présager le meilleur pour la valorisation de la collection, maintenue en un ensemble. Le meilleur, ce n’est pas le dispersement de cette émouvante collection.
Pour l’heure, la liste des trente-huit voitures mises en vente n’est pas encore rendue publique. L’étudier en détail sera un crève-coeur pour un sacré paquet de passionnés.
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