PAR BENOÎT FAUCONNIER
Les expositions de concept-cars étant relativement rares, autant profiter à sa juste valeur de celle montée par le Festival automobile international, près du Dôme des Invalides, visible jusqu’à demain soir. Une dizaine d’engins d’exception sont sortis des musées, des réserves ou des bureaux d’études des constructeurs pour offrir un petit voyage dans le futur. Pas une ne se passe de roues. Il y aura encore des routes, dans le futur…
Défricheurs de tendances, les concept-cars restent rarement visibles, une fois les portes des grands salons internationaux refermées. Sous le chapiteau transparent du Festival automobile international, onze voitures qui ont fait l’actualité ces derniers mois ont été réunies.
Nous avons longuement tourné autour d’elles, jeudi matin. Cherché les petits détails qui font la différence. Examiné ce qui pourrait ou non se retrouver un jour sur les voitures de série. Nous avons rêvé, aussi, et parfois jugé ces autos pour une fois débarrassées de barrières de protection.
Il y a des centaines de raisons d’aller voir ces concept-cars. Pour chacune d’elle, nous avons relevé le détail qui tue, qui mérite qu’on s’y attarde…
Renault R-Space : Renault, le pionnier des monospaces européens, semblait s’être endormi sur ses lauriers avec les Modus et Espace vieillissants, ou le Scenic III pas particulièrement excitant. Le R-Space remet les pendules à l’heure avec son côté sportif envoûtant. Les ailes arrières et les galbes bodybuildes font la différence, tout comme l’aménagement intérieur conçu comme une aire de jeux à l’arrière.
Renault Zoe Preview : Elle préfigure à 90 % la future citadine électrique de Renault. Sur le concept, tout est zen et doux. Pourtant, le regard perçant donne du caractère sans agressivité. La belle pièce du concept ? L’entourage de vitres à la fois soft et musclé.
Kia GT : Le Coréen va là où on ne l’attend pas, et part chasser sur les terres des allemandes premium. C’est culotté, de proposer un concept à propulsion et moteur de près de 400 chevaux. A voir pour son design qui emprunte pas mal d’éléments au monde de l’aéronautique.
Kia Pop : Interprétation de la micro-citadine électrique premium. Le dessin de la vitre latérale, caractéristique, reste en mémoire, tout comme l’intérieur dépouillé mais flashy. On n’a pas eu l’occasion d’essayer la troisième place, un strapontin à l’arrière droit, en coin. En revanche, la carrosserie en chrome fumé, façon miroir, joue avec les nerfs des photographes !
BMW 328 Hommage : Comme son nom l’indique, la 328 Hommage répond de façon moderne à son aïeule, la 328 de 1936. On craque pour les évocations de la course à l’ancienne : pas de portes, le bouchon de réservoir proéminent, l’écrou central sur chaque jante, les doubles lannières de cuir, le double bossage derrière deux sièges avec harnais.
Peugeot HR1 : Très réaliste, ce petit crossover compact annonçait avec exactitude les nouvelles orientations du style Peugeot, au niveau des optiques, de la calandre « flottante » et des feux arrières griffés. A voir pour le travail des galbes au niveau du toit.
Peugeot HX1 : L’automobile de demain ne sera pas forcément u monospace ou un SUV. Cette longue berline de luxe ultra-basse déploie des trésors d’aérodynamique pour être vertueuse. Il faut absolument observer les mécanismes des ailerons dynamiques, qui entourent la lunette arrière, et les ailettes qui recouvrent les jantes.
Bertone Jaguar B99 : Un condensé de luxe dans 4,50 m. Les jantes paraissent disproportionnées, dans ces volumes très classiques, ouverts par deux portes antagonistes. L’habitacle est épuré. A ne pas louper : le travail sur l’entourage de la calandre, et les vaguelettes sur les contre-portes.
Mini Paceman : Encore un concept très réaliste, sur la base du Countryman. Mini entend proposer un coupé à quatre roues motrices. Pour s’ébattre dans la boue avec classe. La poignée de porte recouverte de cuir marron et la petite lannière sur la trappe de réservoir, c’est le chic ultime, non ?
Citroën C-Sportlounge : une vieille connaissance, mais qui vaut toujours le coup d’oeil quand elle est garée près de sa descendante de série, la DS5. Illustration parfaite de l’auto de salon qui inspire jusque dans certains détails une voiture de production.
Icona Fuselage : un bureau d’études basé en Chine a sa vision de la sportive un peu familiale. Le traitement de la face avant mérite qu’on s’y attarde, tout comme les énormes portes « ailes de mouette » : totalement délirantes et impossibles à traduire en série. Mais c’est beau de ne pas se donner de limite !