PAR BENOÎT FAUCONNIER
Sauvé ! Un vrai cri du coeur, un soulagement pour ceux qui assistent, plus ou moins impuissants, à l’agonie de Saab. Le musée est sauvé. La collection, promise à sa dispersion, est préservée dans son unité. Ca ne rend pas de boulot aux salariés du constructeur ni aux sous-traitants, mais ces jours-ci, du côté de Tröllhattan, la moindre bonne nouvelle est à savourer sans modération.
La collection des voitures du musée Saab, qui retrace la courte histoire de l’aventure automobile est préservée. Si les voitures avaient été vendues à l’unité, on se doute bien qu’elles auraient été préservées. Même dans tous les coins du monde. Avoir su préserver l’unité de la collection, c’est un petit miracle accompli par Saab AB (l’activité aéronautique de Saab, indépendante de Swedish Automobile), la ville de Tröllhattan et la fondation Wallenberg, qui ont déboursé ensemble 3,2 millions d’euros.
Sauver une collection de voitures plutôt que de participer au sauvetage de la marque elle-même et des emplois, ça paraît indécent. Mais 3,2 millions, c’est une goutte d’eau dans l’océan de liquidités nécessaires pour remettre d’aplomb Saab. Alors autant sauver ce qui peut l’être, et préserver un pan de patrimoine, témoin de l’ère industrielle de ce coin de Suède, qui a des chances de devenir un lieu de pèlerinage absolu.