Quand on pense Mercedes, on ne pense pas forcément monospace familial. Pourtant, la Classe B continue de tracer son sillon avec une deuxième génération de plus en plus typée berline. Normal, pour une voiture allemande…
La Mercedes Classe B n’est pas vraiment une icône, dans la gamme Mercedes. Logique, c’est une des familles les plus jeunes. Mais, avec la Classe A, elle représente 45 % des ventes du constructeur. La démocratisation au service des volumes de ventes… La première mouture, née en 2005, était déjà estampillée « premium ». La nouvelle enfonce le clou.
Neuf centimètres plus longue que sa devancière, la nouvelle Classe B (4,35 m) abandonne aussi le double plancher « sandwich » au profit d’une plate-forme qui va irriguer le coeur de la gamme Mercedes. D’où une allure moins haute sur pattes, plus harmonieuse, au profil « coupé » par un pli caractéristique. Le travail aérodynamique est moins visible, mais tout aussi remarquable : un Cx de 0,26 relevé sur un monospace, fût-il compact, reste exceptionnel.
A l’intérieur, le coffre ne profite pas de l’accroissement des dimensions. Il est même moins vaste que sur la précédente Classe B. L’espace habitacle progresse, mais ne devient pas pour autant un point fort de la Classe B. Pire, les astuces de modularité sont des options. En série, il faut se contenter d’une banquette arrière rabattable. Point.
Au volant, les progrès sont nettement plus sensibles. La planche de bord perd de son classicisme bon teint. Les ouïes d’aération rondes et l’écran de navigation dessiné comme une tablette tactile donnent un coup de jeune à l’ambiance toujours austère. Mais ça reste fonctionnel, même si les rangements manquent.
La position de conduite, elle, peut séduire les réfractaires aux monospaces. On se sent sur le siège conducteur comme dans une berline. Les sensations sont à l’avenant, et le roulis si caractéristique des monospaces n’est qu’un mauvais souvenir.
La raison du monospace se retrouve quand même sous le capot. Pas de folies, dans un premier temps. La gamme à gazole est pour l’instant coiffée par la B200 CDI (une B220 CDI et un B250 essence arriveront en 2012), équipée d’un 1.796 cm3 de 136 chevaux. Un petit moulin dynamique, mais pas sportif, bruyant seulement lors des montées en régime, et qui permet de croiser sans difficultés à 200 km/h… là où c’est autorisé.
L’allongement des rapports de boîte est alors perceptible en côte. La consommation en profite : la B200 CDI est homologuée pour 115 à 121 grammes d’émissions de C02. Ce qui représente 13 à 26 % de baisse par rapport à la B200 CDI de 140 chevaux première du nom.
L’équipement reste fidèle à la politique Mercedes. La liste des options coûteuses est très longue. La ligne Fascination (+8.300 € par rapport à la version de base Classic, soit 37.200€ avec le CDI 136 chevaux) est la plus complète, avec sellerie cuir, navigation, toit ouvrant panoramique électrique, sièges chauffants, tableau de bord en similicuir, et jantes alu bicolores de 18 pouces.
Une monte pneumatique, taille basse (225/40) qui « pose » indéniablement la voiture, mais qui génère des réactions sèches. Des pneus à roulage à plat, testés malgré nous, à une quarantaine de kilomètres de Lisbonne. Un raclement côté gauche, en virage resserré, comme si le pneu frottait sur le passage de roue, aurait dû nous alerter.
Rien de perceptible au volant, jusqu’à ce qu’un témoin rouge, entre les compteurs, sur le combiné d’instrumentation, nous invite à vérifier la pression des pneus. La fin du parcours se fera en mode « prudent », et à vitesse raisonnable. Aucune perception de crevaison ou de dégonflage quelconque dans la direction. Bluffant. Pas davantage d’intervention musclée des systèmes électroniques de correction de trajectoire ou autre.
La vocation première du pneu à roulage à plat, qui est de rallier u point de réparation sans dommages, prend toute son envergure. Sur le pont du 25-Avril, à Lisbonne, la chaussée mi-bitume mi-plaques de métal nécessite un doublement de vigilance. Ca louvoie déjà un peu plus, et le système d’avertissement lumineux de collision devient insistant. Mais encore une fois, la Classe B « crevée » ne génère aucune réaction malsaine ou piégeuse.
Vérification faite à l’arrivée, une entaille en « V » habille le flanc du pneu gauche. Il va falloir remplacer. Une rapide estimation de tarif d’un pneu à roulage à plat de 225/40/18 nous dit que ça va faire mal… Mais nous sommes arrivés à bon port, sans avoir à appeler de dépanneuse. C’est déjà ça.
Le bilan : La nouvelle Mercedes Classe B devient dynamique en adoptant une position de conduite de berline, et des qualités routières qui lui font tourner le dos aux monospaces… et à sa devancière en particulier. La modularité n’est toujours pas son point fort, et les tarifs ne sont pas encore amicaux, même s’ils sont en baisse, d’une génération à l’autre.
Mercedes B200 CDI Fascination
- 37.200 €
- 1.796 cm3
- 136 chevaux
- Emissions de C02 : de 115 à 121 grammes
- Boîte manuelle à six vitesses
- Vitesse maxi : 210 km/h
- 0 à 100 km/h : 9,5 sec.
Equipement de série :
- Toit ouvrant panoramique
- Feux bi-xénon
- Sellerie Cuir
- Système de navigation Map Becker
- Jantes alu 18 pouces
- Système d’avertissement des risques de collision
- Système Attention Assist