La Renault Avantime fait partie de ces autos au destin hors du commun. Normal, pour cet engin si atypique, surnommé « le concept car roulant », produit à 8.500 exemplaires entre 2001 et 2003. Patrick Jagoury et Jean-Claude Taront ne jurent que par ce coupé-monospace en passe de devenir un collector. Et n’ont pas hésité à se joindre au rassemblement international, organisé samedi, à Montlhéry, pour fêter les dix ans du modèle, sous la houlette de l’Amicale Avantime.
« Avantis ? Avensis ? Ah oui, Avantime ! » Entendre le nom de leur voiture écorché, les propriétaires de Renault Avantime en ont l’habitude. Comme ils sont coutumiers de la confusion entre Avantime et Vel Satis. Deux tentatives avortées de Renault dans le haut de gamme, à l’aube des années 2000. Deux propositions osées, décalées, originales… diront les plus polis. L’une des deux, cependant, a su fédérer une communauté de passionnés.
Patrick Jagoury et Jean-Claude Taront sont de ceux-là, mûs par l’envie de « rouler différent ». « Ce n’était pas une voiture comme les autres », explique Patrick Jagoury, tombé sous le charme dès l’arrivée du concept-car, en 2000. Matra, qui a développé et industrialisé l’Avantime, n’est pas un nom vide de sens pour Patrick : « Mon père allait chercher de l’essence chez Elf, et il y avait des photos de Matra, que j’ai toujours…» Ses références : la Bagheera, et la 530 LX.
Il a le déclic en 2007… se faisant dépasser par une Avantime, de retour du Bol d’or. Quelques clics plus tard, le voilà avec un billet de train et un chèque en poche, direction Angoulême. Il revient de Charente avec une Avantime V6 privilège rouge de mars, de 2002. Elle a aujourd’hui 170.000 km. Jean-Claude Taront s’est converti un peu plus tôt. Chef d’entreprise, il a toute latitude pour choisir sa voiture de fonction. Il a été à l’époque séduit par les lignes audacieuses, et le concept du coupé-monospace. « Je fais beaucoup de kilomètres, je suis souvent tout seul. C’est un coupé, presque un cabriolet, avec un grand coffre et de vraies places à l’arrière. »
Avec presque dix ans de recul, Jean-Claude estime que l’Avantime, aujourd’hui, c’est « un véhicule presque de collection avec lequel on peut faire des milliers de kilomètres.» Les deux compères louent le confort de l’Avantime. Et forcément son originalité, qui fait toujours mouche. « Quand je vais à Lille, des gens tournent autour », explique Jean-Claude. Une voiture qui suscite la curiosité et facilite les contacts. « Une fois, j’ai vu des gens en train de la prendre en photo…» Jean-Claude se souvient aussi d’un jeune couple qui souhaitait louer une Avantime pour son mariage…
De grandes joies qui s’accompagnent de petits soucis. « Ceux qui ont aujourd’hui une Avantime sont au courant des petits problèmes. Maintenant, ce sont des gens passionnés. Ils l’ont en connaissance de cause. » « Pour des gens qui mettaient 40.000 € dans l’Avantime, il ne devait pas y avoir de problèmes », estime Jean-Claude Taront. Les soucis de bobines sur les V6, de turbo ou de vanne EGR sur les 2.2 dCi ont en partie plombé la carrière de l’Avantime. Au-delà de la fiabilité, Patrick vient de faire l’expérience d’un entretien coûteux sur sa V6 : le remplacement de la courroie, qui nécessite la dépose du moteur, donc de la face avant. Facture salée… Certaines pièces deviennent rares, donc chères. A l’image d’un feu arrière droit, qui vaut 450 €.
Rien qui ne repousse en tout cas Patrick et Jean-Claude. Les forums où pullulent les tutos avec photos pour intervenir sur la voiture sont d’une aide précieuse. C’est d’ailleurs en cherchant une info sur la défaillance du chargeur CD de sa voiture que Patrick a rencontré Jean-Claude. Les deux hommes n’en sont pas restés là. Patrick Jagoury vient d’acheter une Avantime 2.2 dCi 150 Dynamique de 2002 et 210.000 km, avec jantes alu 18 pouces Olympie. « Elle était dans un état déplorable, elle était crasseuse. Je l’ai ramenée roulante du Mans ». Depuis, le moteur a été refait à neuf, l’embrayage a été changé. Elle sera intégralement repeinte, dans sa livrée Steppe d’origine. A terme, elle deviendra la voiture de « tous les jours ». Un « vaisseau amiral », qui surprend toujours par sa visibilité vers l’arrière ridicule, sa planche de bord on ne peut plus épurée, l’hallucinante articulation des portes, et la fonction Grand Air du toit ouvrant, qui fait baisser les vitres latérales : magique !
Patrick a aussi acheté en co-propriété une Avantime accidentée, pour disposer d’un stock de pièces, et une autre dont l’habitacle a souffert d’un incendie. Elle sera remise en état. Jean-Claude Taront aussi est un proprio multiple et heureux. Après sa 2.2 dCi Dynamique bleu Illliade, il se retrouve, depuis décembre, au volant d’une V6 Privilège à boîte automatique de 2002. Elle a aujourd’hui 94.000 km… et un kit sport vendu par l’Amicale Avantime, reconstitué et de nouveau fabriqué après la perte des moules d’origine Matra-Renault.
Insatiable, Patrick Jagoury pourrait se lancer en quête d’une Avantime 2.0 turbo… qu’il pourrait bien personnaliser. « La 2.0 turbo, c’est peut-être la plus fiable. » Mais l’ultime Avantime, qui fait saliver la plupart des collectionneurs, c’est une V6 Privilège à boîte automatique… PE2. Enième mystère que cette dénomination. Elle désigne les Avantime à intérieur cuir bicolore. « C’est LA recherche », estime Jean-Claude Taront. Une perle rare, parmi les perles rares. D’après les estimations, environ 6.000 Avantime sont encore en circulation dans le monde.
Par ici, l’article consacré à Patrick Jagoury dans « La Voix du Nord » du 2 septembre 2011.
Il est beau ! un collector en puissance avec 8500 exemplaires seulement.
ce modèle V6 Privilège à boîte automatique de 2002 va coûter une fortune dans 20 ans.
la société a changé complètement son regard vis à vis du monde de l’automobile. Ce ou cette Renault aurait eu un succès monstre dans les année 60 (en respectant les technologies d’époque).
Bonjour. J’ai un avantime 2.2 DCi avec le turbo à changer. Renault me dit qu’il faut déposer le moteur pour changer le turbo. Pouvez-vous me le confirmer ? Merci.
Vincent , il est possible de le faire sans enlever le moteur , va sur http://www.avantime-connexion.fr/ ou sur https://forum.avantimepassion.fr/ , tu auras toutes les infos (groupes facebook également . Et même si en ce moment , on ne peut plus faire de sorties , inscrit toi à l’Amicale Avantime , plein d’infos également.
Bonjour à Tous ! j’ai été propriétaire pendant 10 ans d’un Espace I Ph2 TD (vendu en 1998) et puis, je suis passé à l’Espace III 2.2DT Alizé que j’ai gardé jusqu’en 2004…
j’ai voulu le remplacer par un Avantime !! j’avais trouvé une très belle occasion en
garage : à l’époque il fallait envisager un gros budget… j’ai mis 2 mois à me décider pour « casser ma tirelire » ! trop tard !!.. le vaisseau avait été vendu.. déçu, j,ai fermé le dossier… et me suis rabattu sur un Grand Scénic III….aujourd’hui je roule en C4 (Picasso) SpaceTourer… et puis, (il y a 2 mois) j’ai ré-ouvert le dossier de l’Avantime !! » … »tenez vous bien »… j’en ai trouvé un !! dans un garage spécialisé tenu par un passionné : Avantime / 05-2002 / 3.0 V6 BVA / Privilège / 145000km (moteur remplacé à 75000) – actuellement le « Vaisseau » est en pleine restauration :
peinture complète, sellerie, distribt, bobines, bougies, disques-plaquettes, amortisseurs, ligne d’échappement inox, boitier cde BVA, vidanges…
Ce passionné, qui a gagné ma confiance, m’appelle de temps en temps, et me fait voir où en sont les travaux…
bien sûr, une telle restauration va se payer… combien ? ..justement c’est la raison de mon courrier… auriez vous une idée ?? je vous remercie d’avance de vos réponses
qui m’éclaireront – bien cordialement – « Avantimment »
alain
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Ce passionné est au sud de Lyon (Speed Garage) ou du côté de Saint Malo ? Dans les 2 cas , ce sont effectivement des spécialistes de l’Avantime .