EN IMAGES – Porsche Museum : coffre-fort, écrin et monument

Reimund Heinisch est sûr de son coup. Ce grand gaillard sait qu’en empruntant ce couloir, il guide quelques privilégiés vers le saint des saints. Le workshop, autrement dit l’atelier, aussi propre qu’une clinique, est un endroit stratégique. Non seulement pour le musée, mais aussi pour toute la maison Porsche. Là oeuvrent des spécialistes de la marque, attachés à entretenir et bichonner le patrimoine de la marque. Les gardiens du temple sont au nombre de… trois.

Trois hommes qui ont sans doute mis leurs mains sous les capots des quatre-vingt voitures exposées à quelques mètres de là, dans l’immense vitrine que s’est offert Porsche le 31 janvier 2009, date de son ouverture au public. « Seulement » quatre-vingts autos, réparties sur 5 600 m2 d’exposition? Quand on débourse quasiment 100 M€ dans un musée, ce n’est pas pour en faire un banal alignement de voitures.

Porsche a soigné ce qui doit être un emblème de la marque. Le principe de la construction du musée a été acté en 2004. Le chantier a commencé en octobre 2005. Quatre ans de travaux pour en faire le sanctuaire de l’histoire de Porsche. Sans lésiner sur les moyens. Le projet retenu a été celui, parmi 170 propositions ayant répondu au concours d’architecture, celui du cabinet viennois Delugan Meissl. Le « monolithe », d’un poids d’environ 35.000 tonnes, paraît suspendu à dix mètres du sol, et la façade culmine à 23 mètres. Un avant-gardisme relativement soft, comparé aux excentriques Mercedes et BMW Museum.

Musée, atelier, archives : toute l’histoire de l’entreprise fondée par Ferdinand Porsche en 1931 tient en ces lieux. Ou presque. Outre les 80 voitures présentées dans ces murs, à deux pas des usines et du Porsche Zentrum, l’immense centre de livraison et d’entretien du constructeur, un peu plus de 300 autres autos dorment à l’abri, dans un état proche du neuf, dans des garages, disons… discrets. Une collection exceptionnelle, qui parcourt le monde entier. D’où un musée sans cesse en mouvement. Les rotations de véhicules peuvent être quotidiennes, souligne Reimund Heinisch.

Le Porsche Museum aborde la carrière de Ferdinand Porsche, l’ingénieur, autant que l’histoire de la construction des célèbres voitures de sport sous son propre nom. Il n’est donc pas surpenant d’y croiser la Coccinelle, ou encore une Austro Daimler Sasha, de 1922, qui montre les dispositions de Porsche, pour la construction de redoutables voitures de compétition.

Ferdinand et son fils, Ferry, lanceront la première voiture sous leur propre marque, en 1948. Ce sera la 356. Suivront les 550, 911, 924, 928, 959, et autres bêtes de pistes, à l’image de la « cochon rose » (1971), surnommée ainsi grâce à sa peinture. Cet exemplaire unique est l’une des Porsche les plus larges jamais construites.

Quelques études plus ou moins réussies amènent le visiteur jusqu’à la gamme actuelle, qui n’a jamais été aussi étendue. D’une extrême sobriété, la scénographie joue d’une particularité, adoptée également chez BMW et Mercedes : il n’existe pas de barrières entre le visiteur et les voitures.

En revanche, les accès aux archives (deux kilomètres de linéaires) et à l’atelier restent extrêmement limités. Des baies vitrées séparent le public de ces endroits symboliques. De modestes lucarnes qui rapellent que le monde Porsche reste exclusif. Il faut en garder sous la pédale pour faire rêver…

Porsche Museum, dans le quartier de Zuffenhausen, à Stuttgart, ouvert du mardi au dimanche, de 9 h à 18 h. Entrée : 8€, gratuit pour les moins de 14 ans accompagnés d’un adulte. Audioguide : 2€.

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