PAR BENOÎT FAUCONNIER

Par respect pour l’intégrité de son permis de conduire, je ne divulguerai pas l’identité du type qui roule à une vitesse estimée à 100 km/h ET prend une photo en même temps.

C’est à la fois un artiste et un équilibriste de l’info, mais quand même. A cet ami anonyme, qui pense au blog, sur la route de la Normandie pour couvrir un match de basket féminin, je dis « Merci, Vincent Le Gallois, de capter pour nous ces instants rares de majesté et de poésie, entre une rambarde de sécurité et un anodin pont aux piliers de béton, rythmant nos divagations automobilesques sur ce long ruban qui défile aussi vite que nos vies sans jamais blablablablablabla... »

C’est qu’il en faut, de la réactivité, de la dextérité et quelque qualité de souplesse pour repérer la scène, et dégainer presque aussitôt l’appareil photo coincé dans la sacoche négligemment posée dans le coffre. Il est comme ça, Vincent Le Gallois…

L’objet du coup d’oeil ? Le choc des époques. Des Kangoo jaunes neufs (et pas jaune d’oeuf) de la Poste, qui toisent du haut de leur remorque de poids lourd des R8 (Gordini, peut-être) bleues et anglaises, tapies sur leur remorque, pas de poids lourd.

Une bonne quarantaine d’années séparent ces deux générations d’autos. En tout cas, il y a quarante ans, on n’aurait jamais vu des R8 chargées sur des remorques de camion immatriculées en Lituanie, comme c’est le cas pour nos Kangoo fabriqués en France et destinés à une administration (on dit encore administration, s’agissant de la Poste ?) française…