Frime ultime en Porsche 911 Turbo 3.6, dans Bad Boys

Il y a eu Louis De Funès et Bourvil, Pierre Richard et Gérard Depardieu, Mel Gibson et Danny Glover, Christian Clavier et Jean Reno. En 1995 débarquent Martin Lawrence et Will Smith dans l’arène des duos mythiques du cinéma.

En version US, l’association de deux types que tout oppose met en scène deux flics blacks, prêts à démolir la moitié de Miami pour mettre la main sur des trafiquants de drogue complètement cintrés dans Bad Boys, devant la caméra de Michael Bay. Avec un autre duo (Jerry Bruckheimer et Don Simpson) au chéquier, il faut bien s’attendre à du spectacle et à des grosses ficelles. Il faut que ça pète.

Ca tombe bien. Marcus Burnett (Martin Lawrence) et Mike Lowrey (Will Smith) sont du genre tâtillons. Surtout quand il s’agit de préserver Miami des dealers et brigands en tous genres. Le premier est père de famille, classe moyenne, petit pavillon et break familial. Le deuxième est un riche héritier, beau gosse qui se pavane dans un plumard XXL niché dans un loft de folie. Son boulot de flic, il l’exerce non pas dans une Chevrolet Impala de service, mais dans sa Porsche 911 Turbo 3.6.

Comble de la coquetterie, la Porsche de Mike est équipée, à l’avant d’une (fausse) plaque minéralogique qui reprend le fond noir et la typo française. Fausse plaque, parce que le numéro est fantaisiste : 447 DB 75. A l’arrière, tout est normal, sous l’énorme aileron : la plaque est bien de Floride…

Très vite, ça tourne au vinaigre avec l’équipier Marcus quand celui-ci s’étonne qu’on ne trouve pas de porte-gobelet pour poser son Coca King-Size ailleurs qu’entre ses jambes. Il croit quoi, Marcus ? Si une 911 était aussi fonctionnelle qu’un Chrysler Voyager, ça se saurait. « Quoi, t’as payé cette caisse 80.000 dollars et il n’y a pas de machin… ? » s’étonne Marcus. Et de poursuivre : « C’est une bite en or avec deux sièges !« . Classe, Marcus Bigard… Mike Lowrey n’y tient plus : « J’ai payé cette caisse plus de 100.000 dollars et il n’y a pas plus rapide sur cette planète. 0 à 100 en quatre secondes. » Brisé en deux, Marcus, maladroit, qui finit par faire tomber son paquet de frites sur la moquette. Quand ils lèvent la tête, des molosses armés voudraient bien leur faire quitter la Porsche. Mais les canailles repartent la queue entre les jambes.

Ca, c’est pour la mise en bouche. Marcus et Mike sont surtout mis à contribution parce que la police de Miami vient de se faire faucher, dans ses locaux, un paquet de came. Plus tard, une copine de Mike se fait décalquer. Les deux affaires sont liées. Une témoin (Téa Léoni) doit être protégée. L’enquête met Marcus et Mike sur les traces de Fouchet (Tchéky Karyo), cinglé parmi les cinglés, et fournisseur d’un baron de la drogue.

La transaction finale doit se faire dans un hangar d’aéroport blindé de cuves de propane. Pas très malin quand on est suivi par une armée de gorilles mieux équipés que l’Armée française. Tout finit par péter, même Mike a chaud au cul. Mais il est sauvé par Marcus qui s’est installé au volant de la 911 Turbo, et dégage illico avant que tout n’explose. Fouchet aussi s’est barré comme un voleur, avec l’AC Cobra personnelle du baron à qui il a niqué la gueule. Une poursuite s’engage sur les pistes de l’aéroport.

A Miami, il faut le savoir, les pistes d’aéroport ne sont pas ceinturées de grillages, mais d’un mur en béton à la con, dans lequel est percé un accès aussi large qu’une voiture. C’est forcément par là que veut se barrer Fouchet. Mais la Porsche 911 Turbo, c’est quand même 360 bourrins bien énervés, avec un Marcus qui a l’habitude de se traîner lamentablement au volant d’un break familial.

Le bout du suspense, c’est de savoir laquelle de la Porsche (des gentils) ou de l’AC Cobra (du méchant mother fucker) va passer la porte quand l’autre va s’écraser contre le mur, vu qu’il n’y a pas la place pour les deux. Bon, vous avez deviné ? La morale est sauve. L’enculé meurt à la fin, non sans avoir voulu buter une dernière fois Mike avec un gun de liliputien planqué dans sa chaussette.

Tout ceci ne serait pas arrivé si Marcus et Mike avaient eu une Chevrolet Impala de service. Ben oui, l’enculé se serait barré tranquillou avec l’AC Cobra sans forcer le rythme. Mais, pas de bol. Il est tombé sur le seul flic au monde qui bosse avec sa Porsche 911 turbo perso.

La Porsche 911 turbo 3.6 utilisée dans le film est issue de la série 964, commercialisée de 1989 à 1994. La 911 Turbo 3.6, arrivée en 1993, est devenue la plus puissante des 911 jamais produite, la plus sauvage et délicate à conduire, caractérisée par un rapport poids/puissance unique à l’époque : 100 ch au litre (360 ch pour 3600 cm3).  Moins de vingt ans après, le chiffre de 360 ch paraît… ridicule. La gamme 911 est aujourd’hui coiffée par la GT RS2, dont le moulin affiche toujours la même cylindrée (3600 cm3)… pour en tirer 620 ch.

3 réflexions sur “Frime ultime en Porsche 911 Turbo 3.6, dans Bad Boys

  1. La plaque française n’est pas décorative, c’est Porsche France qui a prêté la voiture. Dans le film, il y a deux Porsches, on le voit sur certaines scènes, dans l’habitacle, parfois le sigle Porsche sur les siège, parfois pas.

    Il s’agit d’une série limitée, à 51 exemplaires, aucun pour les USA, d’où le prêt..

  2. Grosse erreur… ce n’est pas une 3.6, mais une 3.3 qui appartenait effectivement à T. Karyo ‘voir les étriers de frein noirs de 3.3 et pas rouge de 3.6) le sticker 3.6 est un ajout…

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s