PAR BENOÎT FAUCONNIER

Un nouveau constructeur français, ce n’est pas courant. Un sublime coupé de grand tourisme 2+2, ce n’est pas courant. Et que la belle fonctionne à l’électricité, ce n’est pas… courant. Elle est facile, je sais.

Les trois ingrédients réunis, ça donne Exagon Motors, qui expose au pavillon 3 sa Furtive-eGT, superbe engin racé de 4,50 m de long. Un caillou dans le jardin de Tesla et de Venturi.

Exagon, c’est, avec sa branche Engineering, quelques années d’expérience dans la conception de voitures de course électriques, dont les « buggys » qui se sont affrontés sur les manches du dernier trophée Andros.

Pour le boss, Luc Marchetti, il fallai passer un cap, sous les traits de cette aguichante GT. Une auto conçue en un an, à cent lieues de voiturettes branlantes. Siemens et Saft, partenaires d’Exagon, ont prêté main forte à l’entreprise basée au circuit de Magny-Cours, pour rapporter le ramage au plumage : les deux moteurs de 125 kw chacun (soit un total de 340 ch) font glisser la Furtive de 0 à 100 km/h en 3,5 secondes. Exagon promet 287 km/h en pointe.

A cette allure-là, l’autonomie ne dépassera pas un tour de circuit, objecterez-vous armé d’un sourire narquois. Exagon affirme qu’à 50 km/h, 402 km peuvent être parcourus ; 288 km à 90 km/h ; 241 km à 110 km/h et 197 km à 130 km/h.

Selon Exagon, toujours, un Paris-Nice est envisageable à l’aide d’un « générateur de grande autonomie » en option. Un système semblable à celui qui équipera les Chevrolet Volt et Opel Ampera : un petit moteur thermique, qui tourne à rotation constante, a pour seule mission de recharger les batteries. On ne parle alors plus de fonctionnement 100 % électrique puisque 25 litres d’essence sont nécessaires pour porter l’autonomie totale entre 734 et 807 km.

Exagon envisage de produire cent exemplaires chaque année de sa Furtive, à partir de fin 2012.