Tous modèles, toutes époques confondues. On ne peut plus light, comme critère de sélection, pour mettre sur pied ce qui se fait de mieux en matière de Renault de collection. Le Losange Passion International risque de devenir rapidement l’un des plus beaux rassemblements frappés du losange qui soit.
Au bout du dernier virage relevé de l’anneau de vitesse, la chicane avalée, la bombinette bleue et rouge déboule sur la ligne droite des stands. Coup de volant, blocage des roues, glissade et « 360 » parfaitement négocié. Et c’est reparti pour un tour. Comme si de rien n’était. Le fantasque « Jeannot » Ragnotti a encore frappé, au volant d’une Renault 5 Maxi. Une légende de la course aux manettes d’une légende de l’automobile sur un circuit légendaire. Rien que ça.
Avant et après lui, des dizaines d’anonymes venus se frotter au béton usé de l’anneau de Montlhéry, sur des machines un peu moins vaillantes, mais toujours d’attaque. C’était le gros attrait du premier Losange passion international, une concentration de Renault anciennes organisée samedi 11 septembre par le CAR (Club des anciennes Renault), à Linas-Montlhéry, dans l’Essonne. Contre quelques dizaines d’euros, ceux-là ont tiré le gros lot et n’ont pas résisté au fantastique appel de l’autodrome.
Sur le bord de la piste, les vénérables grand-mères à ne pas bousculer, les familiales dont grimper dans les tours n’est pas la vocation. Le pendant contemplatif et paisible de Losange passion international. Une manifestation aux deux visages, donc. Côté pelouse, c’était un livre d’histoire ouvert en grand sur plus de cent dix ans d’épopée industrielle, retracée à l’aide d’une rétrospective particulièrement riche, longue de de quasiment deux heures.
Un défilé qui n’a pas masqué la prestance de l’arrière garde, composée d’une ribambelle d’Alpine et de Gordini, attendant leur tour pour affronter l’anneau de vitesse, une batterie de 4CV, une flopée de Juvaquatre, un maigre contingent d’exemplaire d’avant-guerre, et un plateau de jeunettes de moins de quarante ans…
Quelques curiosités, aussi. Dont celles aménes par le Histoire et Collection Classic team du constructeur, qui a dépêché sur place la réplique d’une 40CV de 1926, auteur de records sur l’anneau de vitesse de Montlhéry. La version d’origine établissant notamment le record des 50 miles à plus de 190 km/h, et celui des 24 heures à 173,649 km/h de moyenne. Une vraie bête, munie d’un six cylindres en ligne de… 9.121 cm3, développant 140 chevaux.
Autre raretés amenées par Histoire et Collection : une 4CV coupé préparée par Vernet et Pairard, qui ont notamment engagé des barquettes 4CV aux 24 Heures du Mans, ou une Alpine M65, motorisée par un 1.300 cm3 Gordini, capable d’atteindre plus de 260 km/h et elle aussi engagée au Mans, en 1965.
Illustrant la variété de l’histoire de Renault, et aussi quelques uns de ses errements, de non moins superbes exemplaires de relatives « mal aimées » ont fait le déplacement : deux AMC Alliance, représentantes des tentatives ratées de conquête du marché américain, et une colonie de l’amicale Avantime.
Au total, près de trois cent cinquante autos ont « raconté » Renault. Elles ont, pour la plupart, grossi les rangs de la parade finale, un long cortège qui a eu droit à un tour complet du circuit routier. Voici le départ, en vidéo. Cliquez sur l’image ci-dessous.