Le dénuement à prix d’or : l’ahurissante deuxième vie de la Méhari

PAR BENOÎT FAUCONNIER

Au diable le 4X4 noir, le cabriolet classieux, la citadine branchouille. La bagnole du dernier chic, à deux pas des plages, c’est… La Citroën Méhari, bien sûr.

Simple, pratique, robuste, elle ne rouille pas (la carrosserie, tout du moins, puisqu’en plastique ABS teinté dans la masse). Un physique hors normes associé à un dénuement complet. Et sous le capot maigrelet, les hurlements d’un bicylindre de 29 chevaux : c’est le 602 cm3 de la 2CV qui officie.

L’antithèse de la voiture plaisir… sur le papier tout du moins. La légèreté de la bête (moins de 600 kilos), et sa conception en barquette, mettant ses occupants en contact direct avec les éléments, ont fait d’elle un must.

Inscrite au catalogue Citroën de 1968 à 1987, elle connaît des jours (très) heureux en occasion, et s’affiche à des tarifs en totale contradiction avec la philosophie originelle de la voiture. Un minimalisme extrême se paye aujourd’hui visiblement très cher. Compter 7.000 euros minimum en moyenne une Méhari en bon état.

Vue à La Flotte, sur l’île de Ré, une Méhari très propre affichée 8.500 €. D’autres annonces, sur Internet, révèlent quelques surprises. 9.200 €, 10.500 € la Méhari. Le top : une Méhari de 1974 avec 60.000 km, « reconstruite avec des pièces neuves« , à vendre… 16.000 €. Du délire.

Car les Méhari reconstruites commencent à courir les rues. Le Méhari-club de Cassis est en capacité de vendre des caisses neuves complètes (23 pièces), teintées dans la masse, fabriquées avec l’outillage d’origine, pour moins de 3.000 €.

La Renault Rodéo, conçue par ACL et commercialisée par la marque au losange à partir de 1970, qui a repris la recette de la Méhari, commence à suivre le même chemin : conception rustique, dénuement complet, et des tarifs qui tendent à grimper. Vue également à l’île de Ré, à La Noue, un modèle de la fin des années 1970, jaune, de 130.000 km, affiché 6.000 €. Une Rodéo (commercialisée jusqu’en 1987) se déniche, en fonction de l’état, aux alentours de 3.000 à 4.000 €.

La dernière de la bande des autos de plage, a Mini Moke, suit aussi une inflation tarifaire en occasion, encore plus délirante. A tel point que BMW réfléchit sérieusement à la mise en production de sa descendante directe, issue du prototype Mini Beachcomber Concept, dévoilée au salon de Détroit 2010. Quid chez Citroën ? La folie créative du double chevron peut-elle s’attaquer à un mythe qui s’ignore ?

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