PAR BENOÎT FAUCONNIER
C’est mercredi que le tribunal de commerce de Niort divulguera le nom du repreneur qui devrait se retrouver aux commandes d’Heuliez. Parmi trois dossiers de reprise, l’un a, semble-t-il, été écarté d’emblée, par « manque de sérieux ». Un fonds malaisien et des industriels franco-allemands se disputent le carrossier-constructeur des Deux-Sèvres, en redressement judiciaire.
Le premier s’appelle Delamore & Owl, qui promet (gare aux promesses !) d’injecter 25 millions d’euros, et de reprendre Heuliez dans sa globalité, en lui offrant des perspectives de marchés mondiaux.
L’autre dossier est celui d’un groupe industriel français, BGI (Baelen de Gaillard Industries), associé au groupe allemand ConEnergy, lui-même adossé pour l’opération au groupe pharmaceutique Kohl (allemand lui aussi). Ce projet prévoit la reprise d’environ 450 (dont soixante-dix en portage, c’est-à-dire avec des mesures de formation ou de chômage technique) des 600 salariés d’Heuliez.
A BGI l’emboutissage et la sous-traitance automobile ; à ConEnergy et Kohl l’activité de développement et de commercialisation de véhicules électriques (dont la petite Mia, présentée à Genève en mars dernier, ci-dessous, ou encore le petit utilitaire Pélican, ci-dessous).
Ce dossier franco-allemand pourrait avoir la préférence du tribunal de commerce de Niort. Il avait déjà, en tout cas, celle de l’administrateur judiciaire, Me Régis Valliot, et des syndicats. L’un des deux dirigeants de BGI a été cadre d’Heuliez pendant plusieurs années.
Du côté des salariés, c’est peut-être la fin d’une (trop) longue période d’incertitudes, de promesses non tenues et de déclarations ruinant, auprès du grand public, l’image du constructeur de Cerizay. Quelques semaines ont suffi pour associer Heuliez aux difficultés et aux coups de Trafalgar, plutôt qu’à son savoir-faire et à son bagage technologique.