PAR BENOÎT FAUCONNIER
Mardi 15 juin 2010, journée noire pour les « Verts » du Mans : Pescarolo sport, l’écurie fondée il y a dix ans par Henri Pescarolo, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce manceau. Hasard du calendrier ou pas, la décision intervient quelques jours après la course mythique, les deux tours d’horloge. Une suite malheureusement logique du déclin de l’équipe. Henri Pescarolo, tronche emblématique du Mans, voit le naufrage de son team à distance. Un tord-boyau quand-même.
En février 2009, Pescarolo sport était passé dans les mains de Jean Py, un industriel lavallois, dirigeant du groupe Sora Composites, spécialisé dans la pièce de plastique renforcée de fibre de verre et carbone. Montant de la transaction à l’époque : un euro symbolique. Henri Pescarolo en était devenu le directeur sportif. Avant d’être écarté de la structure il y a plusieurs mois.
Un coup dur pour « Pesca », grande figure de la compette auto française, et même internationale. Pescarolo, c’est du rallye, des participations au Paris-Dakar, cinquante-quatre grands-prix de F1 disputés entre 1970 et 1976, et surtout une présence en endurance : trente-trois participations aux 24 Heures du Mans, entre 1966 et 2009 comme pilote ou patron d’équipe (record absolu), et quatre victoires en 1972, 1973 et 1974 sur Matra, et en 1984 sur Porsche.
L’ultime coup de poignard est intervenu en mai 2010 : les deux Pescarolo officielles étaient déclarées forfait pour l’édition 2010 des 24 Heures du Mans. Pas de fonds, pas de partenaires. Pas de moyens de continuer l’activité sportive, d’après le Jean Py, le gérant de Pescarolo sport.
Jusqu’alors, la reprise de Pescarolo sports était négociée avec le fonds Genii Capital, qui a finalement refusé de s’engager, ayant d’autres bitumes à limer avec Renault F1. L’activité de construction de voitures-écoles, en marge de la conception de voitures d’endurance alignées en championnats, n’a pas suffi à assurer l’avenir de Pescarolo sports.
Si l’avenir de l’écurie est entre les mains d’un tribunal de commerce, Henri Pescarolo, forcément chamboulé par la tournure des événements, espère un retour aux affaires sous une forme pas encore définie. Il vise simplement un retour au Mans en 2011.
En attendant, « Pesca » recueille une floppée de messages de soutiens sur son site, www.pescarolo2011.com