Le salon de Genève en images : au fil des allées

PAR BENOÎT FAUCONNIER

Genève, son lac, son jet d’eau, ses banques et… son salon. Cent cinquante nouveautés ou premières mondiales s’y côtoient pendant dix jours. Petit tour d’horizon de la quatre-vingtième édition, avant de faire ses cartons pour le Mondial de Paris, en octobre.

Petite soeur.- Si l’Aston Martin Rapide n’est pas l’engin le plus pratique qui soit pour aller faire ses courses en ville et garer ses cinq mètres entre une Twingo et une Fiat 500, le constructeur anglais a pensé à tout. Il prévoit de commercialiser courant 2010 la Cygnet, une citadine (de luxe évidemment) de trois mètres, calquée sur une Toyota IQ. Une simple Nipponne rebadgée, la Cygnet ? Presque.

La face avant est remodelée pour reprendre le dessin d’une calandre typiquement Aston. Feux arrières modifiés et planche de bord inédite complètent la panoplie. Techniquement, rien de neuf : le 1.3 Toyota de 100 chevaux fera son office. Prix de base estimé : autour de 30.000 euros. La limite haute ne sera que celle fixée par l’acquéreur. La Cygnet ne sera proposée qu’aux heureux possesseurs d’un autre modèle de la gamme Aston Martin. Pas au simple kéké urbain qui s’est lassé de sa « pauvre » Smart Brabus de 98 ch à 21.250 euros.

Renaissance.- Hispano-Suiza, constructeur né au début du XXe siècle en développant des moteurs à explosion, a produit des voitures de luxe de 1911 à 1938, avant de se consacrer entièrement au monde de l’aviation. Après une tentative ratée de retour au monde auto en 2000, voilà une nouvelle incursion chez les supercars avec une voiture développée sur une base d’Audi R8 V10 5.2 de 525 chevaux.

L’Hispano Suiza revendique, elle, 700 chevaux. Donnée pour 330 km/h (contre moins de 300 à l’Audi), l’Hispano-Suiza pourrait être produite à raison d’une vingtaine d’exemplaires par an contre 700.000 euros. Ca fait un peu cher l’exclusivité… et le conditionnel. L’Audi R8 « de base », elle, s’échange contre 149.100 euros.

En vue.- L’Alfa Romeo Giulietta troisième du nom a fait sa première sortie officielle à Genève, succédant à la 147 après dix ans de carrière. L’une des apparitions les plus attendues, sans doute. Dans la lignée des 159 et MiTo, la compacte aura vraisemblablement du caractère, comme le laisse suggérer la ligne (malgré une poupe à confondre avec l’Opel Astra) et le traitement intérieur.

Sportivité affichée, pour un tarif de base de 21.500 euros (1.4 T Jet 120 ch). Le premier Diesel (1.6 105 ch) démarre à 23.750 euros. Au sommet de la gamme, encore un patronyme exhumé : la Quadriofoglio verde (trèfle à quatre feuilles) mue par un 1.8 de 235 ch pour 32.500 euros. Soit le même prix qu’une Mégane RS Luxe de 250 ch.

Coup de coeur.- Equation mathématique : cent ans d’Alfa Romeo + quatre-vingts ans de carrosserie Pininfarina = Duettotanta, un petit bijou de roadster deux places. La bella vita à l’italienne, sobre et diablement séductrice, sans le moindre artifice, tout en séduction. Capot long, porte-à-faux réduits, pare-brise pas trop incliné : tous les (bons) ingrédients sont réunis mais la production en série n’est pas envisagée.

A suivre.- En pleine incertitude, à l’heure où la reprise par un investisseur turc est toujours en discussion, Heuliez a fait bonne figure en présentant sa petite électrique de moins de trois mètres, la Mia, connue auparavant sous le nom de Friendly.

Si la livrée blanche présentée à Genève n’est pas la version définitive (encore des efforts à faire sur la peinture de poignée de porte conducteur, ou encore sur les joints d’entourage de portes), elle a au moins le mérite de jalonner le futur du constructeur, avec une proposition concrète, et un tarif annoncé d’environ 12.000 euros, aides fiscales déduites.

Voiture verte.- Ferrari a lui aussi, sur son stand, une voiture verte. Verte, oui, comme une pomme. Verte au sens « écolo » du terme aussi ? Presque. Les 620 chevaux du moteur thermique de la 599 Fiorano (un V12) sont secondés par un moteur électrique de 100 chevaux, et par le système de récupération d’énergie au freinage KERS, exploité en Formule 1.

Au total, Ferrari estime pouvoir réduire de 35 % les émissions de CO2 de la Fiorano. Pas de quoi lorgner sur le bonus écologique non plus. Reste cette fameuse couleur verte. Un « coup » destiné avant tout à faire remarquer la moins méchante pour l’environnement des Ferrari. Comment attirer l’attention avec un banal rouge, jaune, noir ou gris foncé ? Au moins Ferrari a-t-il eu le bon goût de choisir une teinte mate, encore rare, pour son vert pomme. Un moindre mal.

Le METHOD d’or.- Attribué cette année sans peine à la Mercedes CL500 4 Matic exposée sur le stand de la marque à l’étoile. Certes, c’est maintenant une vieille connaissance, mais la bête bluffe toujours autant par le raffinement intérieur (quelle belle montre analogique !), par la précision chirurgicale avec laquelle les fenêtres se posent après fermeture des portes sans montants, et surtout par deux gadgets qui ont de quoi ravir le plus blasé des sales gosses : l’écran de vision de nuit (1.900 euros l’option) relié à une caméra en haut du pare-brise.

Placé au milieu du combiné d’instrumentation, l’écran cède la place, sur simple impulsion, à un compteur à aiguilles. Et, sur la console centrale, le Split View : un seul et même écran délivre des informations différentes, que l’on soit conducteur ou passager. Quand le conducteur a droit aux informations nécessaires à la conduite, le passager peut bénéficier, en même temps, du visionnage d’un DVD par exemple.

Sachez aussi, sur un tout autre aspect de l’utilisation quotidienne d’un coupé CL, que le bridage électronique limitant la vitesse à 250 km/h peut être relevé à 300 km/h sur les CL63 et 65 AMG moyennant 3.300 euros. Une paille, quand on a déjà déboursé au moins 234.800 euros pour une CL65 AMG.

 

 

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