Ils ne savent dans doute plus à quel saint se vouer, les 600 salariés d’Heuliez, à Cerizay (Deux-Sèvres). Il ne faudrait peut-être pas leur demander de sauter au plafond quand le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, annonce que Brightwell, un groupe d’investissement turc, serait prêt à reprendre l’entreprise, et à y apporter 20 millions d’euros.
Les Heuliez se sont déjà réjouis trop tôt. Quand l’Indien Argentum Motors avait été présenté en sauveur il y a deux ans, et qu’il n’avait pas tenu ses engagements. L’an dernier, aussi, quand Bernard Krief Consulting avait repris les rênes de la maison, en juillet, et qu’il n’a toujours pas apporté les quinze millions nécessaires à la survie du constructeur, malgré la promesse du PDG d’amener le cash le 15 mars.
A nouveau au pied du mur, Heuliez a enfin connu la déception quand la Macif, mutuelle des Deux-Sèvres, un temps pressentie pour entrer dans le capital du groupe, a finalement renoncé à une telle participation.
Si Bercy se réjouit de l’arrivée de Brightwell, les Heuliez préfèrent attendre… et juger sur pièces. D’après Christian Estrosi, les dix jours qui suivent devraient faire l’objet d' »échanges approfondis » entre Heuliez et Alphan Manas, le patron de Brightwell.
Tous miseraient sur la préservation de l’emploi à Cerizay, et un projet industriel viable (la production de la Friendly, une petite voiture électrique, qui sera visible à Genève). La région Poitou-Charentes, par la voix de sa présidente, Ségolène Royal, a maintenu sa participation financière et les garanties apportées à l’éventuel nouveau repreneur.
Reste à connaître la position de Bernard Krief Consulting. Christian Estrosi a » solennellement demandé à Louis Petiet de reconnaître qu’il ne dispose pas des fonds qu’il a promis, et de permettre à un nouvel actionnaire majoritaire d’apporter les moyens dont Heuliez a besoin pour réaliser ses ambitions aux côtés du FSI et de la région Poitou-Charentes« .
PHOTOS HEULIEZ