L’Etat envoie du courant dans le projet électrique de Renault

PAR BENOÎT FAUCONNIER

Cent millions d’euros. C’est le montant du prêt à taux zéro que l’Etat accorde à Renault, en guise de soutien à son programme de développement de véhicules « zéro émission ». Les usines Renault de Flins (Yvelines) et de Maubeuge (Nord), bénéficieront de ce coup de pouce, puisque chargées de l’industrialisation de la Zoe ZE et du Kangoo ZE.

Un prêt supplémentaire de soixante-dix millions d’euros pourrait être accordé en faveur d’une usine de production de batteries, elle aussi installée à Flins.

La convention de prêt a été paraphée à l’usine de la région parisienne, par Christian Estrosi, ministre de l’Industrie, et Patrick Pelata, directeur général de Renault. Signature symbolique qui, en apparence, scelle le devenir du site industriel des bords de Seine.

Un mini vent de polémique avait soufflé il y a un peu plus d’un mois, quand le spectre de la production de la quatrième génération de Clio en Turquie avait conduit le gouvernement à montrer des dents.

Le gouvernement poursuit sa logique de sauvegarde de l’usine française en appuyant le développement de la filière électrique sur place. Pas sans condition : le taux d’équipement de la future Zoe ZE en composantes fabriquées en France devrait passer de 40 % au début de la production, en juin 2012, à 70 % à terme.

On imagine aisément, pourquoi pas, à la poupe de chaque auto vendue, un étiquetage semblable à celui de la viande, ou de l’habillement, dans une moindre mesure. De quoi titiller la fibre patriotique des clients potentiels ?

A Flins, Renault compte produire 100.000 Zoe électriques entre 2012 et 2015. Tout en annonçant des capacités de production de l’ordre de 150.000 unités chaque année. Un pari sur la (très) grande série, qui aurait l’avantage de faire baisser les coûts, donc la facture au client.

Même s’il est encore trop tôt pour voir se dessiner la grille tarifaire de la future gamme électrique, Renault pourrait commercialiser la Zoe ZE avec un premier prix proche de celui d’une Clio dCi, de l’ordre de 16.000 euros (hors coût de location des batteries), déduction faite d’un bonus écologique de 5.000 euros que l’Etat s’engage à maintenir jusqu’en 2012. Et après ?

A ce prix-là, la concurrence sera rude. Avec la petite soeur à moteur thermique, la Clio, et toujours dans la même famille, chez le cousin Dacia, une Sandero dCi 85 qui plafonne à 13.000 euros. Rustique, certes, mais plus que jamais représentative d’une certaine valeur sûre technologique, face à une Zoe qui plonge l’automobiliste dans l’inconnu.

Le concept de Zoe ZE, présenté à Francfort en 2009, puis à Bruxelles en 2010, un peu plus long qu’une Clio III, affiche une autonomie théorique de 160 km. Son moteur électrique de 70 kw est censé la propulser jusqu’à à 140 km/h. C’est toujours sur l’autonomie limitée qu’il faudra convaincre.

Passe encore pour une citadine, mais l’affaire sera vraiment corsée pour la Fluence ZE, plutôt à vocation familiale ou routière, donc amenée à parcourir davantage de distance d’un trait.

Une recharge standard prendre de quatre à huit heures sur une prise électrique standard, ou alors vingt minutes sur une borne dédiée de 400 V, qui rechargera les batteries à 80 %. Mieux, les batteries louées peuvent être changées en trois minutes en stations services « Quickdrop ».

Outre la Zoe ZE, qui sera produite à Flins à partir de 2012, Renault articulera sa gamme « zéro émission » avec un Kangoo, fabriqué à Maubeuge à partir du premier semestre 2011, la Fluence, produite à Bursa (Turquie) au même moment, et la Twizy, sorte de Scooter à quatre roues, qui verra le jour en Espagne, à Valladolid.

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