Saab, repris par Spyker, évite la fermeture

PAR BENOÎT FAUCONNIER

General Motors et le constructeur néerlandais de supercars, Spyker, ont conclu un accord mardi soir quant à la cession de Saab. Un sauvetage in extremis, presque désespéré tellement GM s’obstinait à  creuser la tombe de sa marque scandinave.

GM a finalement accepté une « offre contraignante », et percevra de Spyker 74 millions de dollars en numéraire, et 326 millions de dollars en actions préférentielles. Le gouvernement suédois garantirait un prêt de 400 millions d’euros demandé par Saab auprès de la Banque européenne d’investissement.

Tout est bien qui finit bien, pour le moment. Si la marque perdure, le défi technologique, industriel et commercial est de taille pour son nouveau propriétaire. Saab produit environ 100.000 voitures par an, dispose de capacités de production en grande série, et bénéficie d’un réseau relativement étendu. Autant d’élements qui faisaient défaut à Spyker, présent sur le créneau des voitures d’exception, en très petite série.

Dans les faits, Spyker saura-t-il digérer cette croissance brutale ? La nouvelle entité Saab Spyker Automobiles reste de taille modeste, et aura fort à faire pour assurer un lendemain à une gamme existante restreinte, qui tourne autour de deux modèles : la 9-5, sur la rampe de lancement, et la vieillissante 9-3. Des modèles conçus sous l’ère GM, puisant donc dans la banque d’organes du groupe. Quid d’ailleurs du remplacement de la 9-3, modèle le plus vendu du constructeur ?

En décembre 2009, alors que GM n’avait que le démantèlement de Saab en tête, le constructeur chinois BAIC avait pu racheter certains actifs de Saab pour 200 millions de dollars : l’outillage de fabrication de l’ancienne 9-5, et la propriété intellectuelle sur la 9-3, mais aussi les brevets de technologie moteurs et transmissions. Une bonne affaire pour BAIC, qui avait alors gagné plusieurs années en recherche et développement.

BAIC possède aujourd’hui des moyens de produire des voitures aux standards certes européens mais vieillissants… et encore en avance sur la technologie chinoise. Une méthode identique avait prévalu lors de la faillite de Rover en 2005. SAIC avait racheté les actifs du constructeur anglais, et envoyé en Chine, par quatre cents containers, les outils de productions des Rover 25 et 75.

La transaction entre Spyker et GM devrait être finalisée mi-février. D’autres termes du contrat n’ont pas été révélés.

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