PAR BENOÎT FAUCONNIER
La marque suédoise Saab, appartenant à General Motors, a été placée en liquidation judiciaire aujourd’hui. GM s’obstine donc à vouloir démanteler purement et simplement la firme, en dépit des propositions de rachat par le Néerlandais Spyker. GM doit aussi composer avec une autre candidature, celle du fonds luxembourgeois Genii, à qui s’est associé l’Anglais Bernie Ecclestone, le big boss de la Formule 1.
GM, de son côté, dit toujours étudier lesdites propositions, tout en maintenant paradoxalement la procédure de liquidation judiciaire. A quoi donc peut bien jouer le groupe américain ? Simple stratégie pour faire monter les enchères, ou refus définitif d’accorder grâce à Saab qui, revenu à la vie, risquerait de concurrencer d’autres marques de la galaxie GM ?
General Motors, pourtant toujours en difficultés, affirmerait de la sorte son intention de poser son séant sur quelques centaines de millions de dollars. Et un paradoxe de plus.
En novembre, un autre Suédois, Koenigsegg, avec le groupe chinois BAIC, était aux portes de l’acquisition de Saab. Il avait même obtenu un accord de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour un prêt de 400 millions d’euros. Koenigsegg a finalement lâché prise de manière brutale, estimant que nombre de difficultés ne pouvaient être résolues dans les temps.
Décidément champion du démantèlement, GM a fermé la porte à un rachat de Saturn par Penske, et a fermé sa marque Pontiac en 2009. Le dernier modèle, une G6, est sorti des chaînes de l’usine d’Orion, dans le Michigan, le 25 novembre 2009. Avant Pontiac, Oldsmobile a subi le même abandon en 2004. Ford, lui, assume autrement le fait de se séparer de quelques bijoux de famille, et tire un peu moins de deux milliards de dollars de Volvo.