Renault a annoncé fin novembre la renaissance de Gordini, sous forme d’une griffe « sport et luxe » apposée sur la Twingo RS (commercialisée en février), puis les Clio et Mégane du même métal. Le retour des bandes blanches et de l’esprit du sorcier Amédée Gordini offrait des perspectives des plus réjouissantes. Sauf qu’il faudra mettre de côté toute référence à la R8 Gordini née il y a quarante-cinq ans avec son moteur à l’arrière, son comportement pour le moins délicat et un équipement pour le moins dépouillé.
La première Gordini nouvelle génération sera une Twingo RS dotée de sièges en cuir, d’une climatisation automatique notamment, et de jantes 17 pouces. Une philosophie à l’opposé de celle imaginée par Amédée Gordini. Même la couleur bleue est revue et corrigée. Restent le bandes blanches. L’honneur est sauf. Ressusciter Gordini aurait été l’occasion d’alléger la Twingo RS et d’optimiser des réglages « piste » : régime qu’ont connu les Clio et Mégane (R26R notamment)… et qui ont eu aussi le mérite d’afficher des prix plancher. Les Gordini 2010 seront donc exclusives, au sens bêtement marketing, mais moins radicales que les versions dont elles découlent. Circonstance atténuante, pour Renault, les R8 et R12 de l’époque n’étaient pas dotée de versions sportives. C’était Gordini qui était chargé de les développer : l’ancêtre de Renault Sport Technologies, en quelque sorte.
Le retour des petites bombinettes bleues, dans la lignée de la renaissance d’Abarth chez Fiat, a tout de même le mérite de braquer indirectement les projecteurs sur un autre nom qui fleure bon la nostalgie : Alpine. Eternel serpent de mer que le retour de la marque créée par Jean Rédélé. Un dossier sur lequel Renault est attendu depuis la livraison de la dernière A610 au milieu des années 1990.
Une fois de plus, on est en droit d'être déçu de la réutilisation de ces appellations d'origine nostalgique. Abarth chez Fiat, DS chez Citroën, Cooper chez Mini et aujourd'hui Gordini chez Renault. Il manque à chaque fois un ingrédient essentiel, le caractère. Une griffe, une couleur, un habillage ne remplaceront jamais ce qui a fait le succès de ces anciennes gloires de l'automobile. Signé, le Conarrateur
Sachant que la Twingo RS "de base" de 133 cv est à un peu moins de 16.000 euros, on lui enlève ses équipements superflus, on gagne un peu plus de cent kilos, on lui rajoute une quinzaine de poneys, on l'habille d'un "bleu de France" Gordini, et pas un bleu métal qui se rapporche des berlinettes Alpine… Affichée à un peu moins de 14.000 euros et là je dis banco pour le "label" Gord' : ça me paraît déjà plus fidèle aux Gordini d'origine.